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Indignation à Lubumbashi, après la marche contre la xénophobie en RSA

A Lubumbashi, l’indignation succède à une autre. Une marche contre la xénophobie en Afrique du Sud a vite viré en attaques violentes et pillages contre des intérêts sud-africains.

A l’initiative des mouvements citoyens, notamment, des jeunes sont arrivés le matin au consulta d’Afrique du Sud. La marche qui se voulait pacifique, avec des messages comme « non à la xénophobie », a vite enregistré son premier acte de violence. Des manifestants ont décroché le drapeau sud-africain, et l’ont brûlé devant la barrière du consulat.

Le consulat d’Afrique du Sud cerné

La police est arrivée pour sécuriser le lieu et a réussi à faire partir les manifestants sans recours à la force. Direction, pour une partie de l’équipe : le centre-ville où au même moment se forme rapidement un autre groupe de manifestants. Il est 10 heures environ. Un magasin portant la mention « MRP » pour toute dénomination, sur l’avenue Laurent-Désiré Kabila, est visé par des jets de pierres. La première tentative d’y accéder échoue. La police prend position juste devant.

Mais non loin de là, Place la Poste, se rassemblent un peu plus de taxis-motos qui critiquent la police parce qu’elle protège les biens des sud-africains. « Ils ont tué nos frères, et vous les protégez », lancent-ils à un capitaine de la police, qui ordonne de quitter le lieu. La difficulté, c’est l’espace sert en même temps, et cela depuis quelques semaines, de terminus pour les taxis-motos. Ils restent donc là.

Des pillages à Lubumbashi

Puis, éclatent la première attaque au même moment, autour du marché Mzee Laurent-Désiré Kabila où les manifestants identifient un fast-food comme appartenant à des Sud-africains. Les premières casses ont lieu. Des vitres principalement. Puisque les propriétaires réussissent à sécuriser le lieu, en baissant les grillages à l’entrée. La police disperse les manifestants à coup de gaz lacrymogène. 

Les manifestants devenus plus nombreux longent l’avenue Kasaï, gagnent Place de la poste, puis attaquent pour la seconde fois le magasin « MRP ». C’est le pillage. Des témoins rapportent aussi que des commerces qui n’ont rien à voir avec l’Afrique du Sud ont été touchés par les pillages.

« Je suis arrivé au centre-ville vers 12 heures. Je n’étais pas au courant de ce qui se passait, explique Yannick Kaumbo, blogueur pour Habari RDC. Une fois à la Grand-Place de la poste, ma stupéfaction était à son paroxysme. Des gens couraient dans tous les sens. »

Indignation

« Les organisateurs de la marche ont répondu au coup par des coups », déplore pour sa part Adrien Ambanengo, un autre membre de Habari RDC. « On a attaqué la souveraineté de la RSA », ajoute Michel Mbengya.

En répondant à la violence par la violence, explique Yannick Kaumbo, « on ne vaut pas mieux que les sud-africains que l’on décrie et condamne. Tout ceci était évitable si la police avait fait son job. » Avant de lancer cette pique : « Que l’on manifeste ainsi contre le tribalisme, le népotisme… Je serai aux premiers rangs ». Mais un autre membre de Habari juge trop forte, cette affirmation : « nous ne valons pas mieux que les Sud-africains ». C’est trop simpliste, selon lui. « Le Congo a un peuple pacifique, explique-t-il. Personne ici ne s’est jamais essayé à venger les innombrables victimes congolaises des martyres récurrents subits en Angola. »

Côté officiel, le gouverneur du Haut-Katanga, Jacques Kyabula, n’a pas attendu le bilan de la police. « Nul peut saluer la violence sous toutes ses formes. L’Exécutif Provincial du Haut-Katanga condamne les #AttaquesXénophobes dont sont victimes nos frères et sœurs en #RSA et ne peut en aucun cas encourager les pillages des commerces sud-africains à #Lubumbashi », a-t-il écrit sur son compte Twitter. 

Même attitude aussi, en ce qui concerne la Lucha. Elle appelle, par ailleurs, la police congolaise à arrêter les pillards, sans usage excessif ni létal de la force.

 

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Les commentaires récents (0)

  1. il serait mieux de ne pas recourir aux vengeances mais plutôt attaquer la cause en soit, donc c’est en nous congolais de chercher la solution qui va protéger nos frères et soeurs qui sont encore vivants en RSA. la loi du talion n’a plus de place au congo.