Tout comme le congé maternité, le congé paternité est un congé accordé au père, après la naissance d’un enfant dans son foyer. Il permet la protection contre le licenciement et l’octroi d’un revenu de remplacement, à celui qui le prend.
L’encyclopédie libre, Wikipedia, renseigne que ce type de congé « est largement répandu dans les pays développés, notamment en Europe à l’exception notable de la Suisse qui reste l’unique pays européen à n’offrir aux pères ni congé de paternité ni congé parental ». Côté bon élève, le site cite la Norvège : « … Les pères norvégiens ont ainsi droit à 15 semaines de congé lors de la naissance de leurs enfants ».
Mais, qu’en est-il de la RDC où le taux de natalité est estimé à 43,9% avec un indice de fécondité de 6,45 enfants par femme ?
Une histoire d’entretien d’embauche
« Nous nous sommes rencontrés, Cyprien et moi, lors d’un entretien d’embauche, pour un poste de coordonnateur régional, dans une ONG qui lutte contre les violences basées sur le genre », révèle Cynthia.
Son compagnon avait lui aussi candidaté pour ce poste bien rémunéré. Et comme ils ont eu le même pourcentage au test, l’employeur a décidé d’embaucher la femme, au détriment de Cyprien. Puisque, vous comprenez : les candidatures féminines sont encouragées. « C’est peut-être à partir de là que Cyprien a commencé à me faire la cour et nous nous sommes mariés ! », confie Cynthia.
Entretenir le bébé, la galère de la seule mère ?
C’est la naissance du petit Enzo qui change tout, pour ce couple qui dépend pour beaucoup de ce que gagne la femme. « Elle ne dort presque plus en raison de la garde de l’enfant. J’éprouve beaucoup de peine pour elle », explique Cyprien. Lui qui travaille pour une société tenue par des Indiens. Et de poursuivre : « Ma femme se retrouve au four et au moulin, partagée entre l’enfant et les tâches ménagères, ce qui l’épuise sérieusement. » Cyprien exprime son vœu : « S’il m’était possible d’avoir un congé paternité, j’assurerais moi aussi la garde de notre enfant, afin de permettre à ma femme de se reposer. Après tout, c’est notre enfant ! »
Il est peut-être temps pour la RDC de rejoindre l’histoire, en faisant du congé paternité rémunéré, un levier de l’égalité homme-femme, au travail comme à la maison.
Ce serait une façon de lutter contre les violences basées sur le genre et de permettre aux pères congolais, de vivre pleinement, leur masculinité positive. C’est une question de justice sociale si l’on considère que les hommes peuvent aussi s’occuper dûment de leurs nourrissons !