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Ituri : pauvreté et ignorance, ces maux qui déchirent Djugu

C’est trop facile de parler de Djugu, territoire de la province de l’Ituri, comme une zone potentiellement riche. Ou encore, surtout de penser à la guerre, à une communauté qui se révolte contre une autre, etc.

Mais rarement on parle des inégalités sociales que subissent les habitants de cette partie de l’Ituri. Autrement dit, rarement on cherche à répondre aux causes des conflits qui se multiplient chaque année.

L’extrême pauvreté 

Après la guerre de 2003, tous les territoires de l’Ituri ont bénéficié des infrastructures plus ou moins importantes pour leur survie. Sauf Djugu. On peut presque dire que c’est normal de retrouver encore aujourd’hui des familles sans abris (à Bgakalu, Pimbo, Libi, …) dan plusieurs villages. Lorsque vous passez, vous ressentez souvent de la tristesse profonde. Voir des compatriotes vivre dans des conditions qui n’honorent presque pas la dignité humaine.

On peut bien  comprendre à quel point les auteurs des massacres ont une facilité d’atteindre les habitants dans leurs cases non fortifiées. Et si ce ne sont pas les armes, ce sont naturellement les intempéries qui peuvent éliminer de nombreuses vies.

Des enfants non scolarisés

La majorité des enfants victimes de guerre de 1998 à 2003 dans le territoire de Djugu n’ont pas bénéficié de la scolarisation. Pour la plupart, ce sont ceux qu’on recrute parmi les combattants de la rébellion Codeco. C’est le constat que j’ai pu faire lors de l’audition de présumés coupables des massacres de Djugu, à l’occasion d’une procédure judiciaire à Bunia.

Plusieurs, en effet, avaient un niveau d’études quasiment nul, sans aucune instruction.

Pauvreté, ignorance et violences

Jusqu’à aujourd’hui, à Kobu, on peut encore facilement comprendre à quel point même aller à l’école, pour ceux qui en ont les moyens et la volonté, reste difficile. Les enfants font plus de 8 km pour aller à l’école.

C’est sans compter tous les dangers possibles sur la route de l’école. Et on peut aussi comprendre à quel point les manipulations et le crime deviennent faciles dans un tel environnement. C’est, en effet, trop facile de convaincre des habitants à adhérer à un groupe armé. Car, en plus, certains ne peuvent pas établir la différence entre les forces loyalistes et négatives… Et pour une promesse de 100$, certains peuvent prendre les risques d’un engagement dans une guerre.

Tenter de mettre fin aux conflits armés à Djugu c’est une bonne chose.  Mais résoudre les causes des conflits et répondre aux attentes de la population en temps réel, c’est encore mieux.

 

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