Rémi Abram, jazzman français lors du festival Kin Jazz, 3e édition. Il chante Kimpa Vita, son dernier disque sur la scène kinoise, Kinshasa 2019.
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Le jazz, une des musiques les plus endeuillées par le Covid-19

Le 30 avril dernier, le monde célébrait la journée internationale du jazz. Une journée instituée en novembre 2011 par l’Unesco. Hélas, depuis le début du coronavirus, plusieurs chanteurs du jazz nous ont quittés, fauchés par la pandémie.

Le jazz et Covid-19

La maladie à coronavirus a ôté d’innombrables vies et le monde du jazz a été gravement touché. Nombreux sont en effet les musiciens de jazz qui ont perdu leur vie des suites du Covid-19. Parmi eux, des légendes comme le saxophoniste camerounais Manu Dibango, l’icône de la musique afro-jazz,   le pianiste et éducateur Ellis Marsalis Jr. – père du trompettiste Wynton Marsalis -, Mike Longo, pianiste et directeur musical de Dizzy Gillespie, Wallace Roney, le trompettiste de renommée mondiale, le saxophoniste Marcelo Peralta, le guitariste Bucky Pizzarelli et le contrebassiste Henry Grimes, pour ne citer que ceux-là.

Le saxophoniste Manu Dibango, l’icône de la musique afro-jazz, 1933-2020, Le roi du Makossa, lors de son dernier passage sur la scène Jazz Kif, Kinshasa 2017.

Le collectif Mind a réalisé un graffiti qui illustre Manu Dibango dans le cadre de la sensibilisation contre le Covid-19. Le grand jazzman Le Perc y a participé avec son groupe. Manu était un amoureux du Congo. Il  a travaillé avec entre autres le grand Kabasele.

Le groupe cubain Quevalas, sur la scène de la 13e édition du festival Jazz Kif, Kinshasa 2019

Le jazz est une musique qui emprunte de nombreux éléments de la musique populaire américaine et de la tradition des brass bands. Couramment associé à ses cinq instruments emblématiques — le saxophone, la trompette, le trombone, la clarinette et le piano —, le jazz mobilise d’autres instruments dont la guitare, la batterie, et la contrebasse.

Le jazz à côté de la rumba                                             

En RDC, nous connaissons plusieurs variétés de musique. Mais c’est la rumba qui semble dominer la société  et la culture congolaise. Dans cette diversité, le jazz continue à faire parler de lui grâce à des jazzmen bien connus dans notre pays.

Charlotte Dipanda, la voix camerounaise du jazz, au festival international Jazz Kif à Kinshasa 2018

Paul Ngoie Le Perc, patron du groupe Jafrozz et organisateur de KinJazz Festival, est un grand auteur du  jazz  en RDC. Il se fait le devoir de préserver et de pérenniser le jazz à côté d’autres styles musicaux que  compte notre pays. Il considère cette musique (jazz) comme un langage universel,

Aujourd’hui, KinJazz et Jazz Kif restent les deux prestigieux festivals qui regroupent les amateurs du jazz en RDC. Ils proposent une sélection d’artistes de renommée internationale comme Ray Lema, Yuri Buenaventura, Réne Adams, Mbappe, Sulman, et tant d’autres pour allumer et maintenir la flamme du jazz en RDC.

Le jazz, musique de paix

Nina Simone : « Le jazz c’est plus que de la musique, c’est un mode de vie, une façon de vivre, une façon de penser. » Et Le Perc ajoute : « Le jazz reste un vecteur de liberté d’expression, un symbole d’unité et de paix. Il brise les barrières et crée des opportunités pour la compréhension mutuelle et la tolérance. »

Paul Ngoie Le Perc, artiste musicien et opérateur culturel,  Percussionniste et leader du groupe Jafrozz. Kinshasa, 2019

Cette forme de musique a servi à réduire les pratiques contraires aux droits humains. Elle joue aujourd’hui un autre rôle important dans nos sociétés. Elle renforce le rôle des jeunes pour le changement social, encourage l’innovation artistique avec des improvisation et de nouvelles formes d’expression et facilite l’intégration des formes musicales traditionnelles dans de nouvelles. La rumba par exemple peut faire recours aux sonorités du jazz et vice-versa.

Maria Quintanilla du Perou, Alexia Waku de la Belgique, Anita Muharabu de la RDC, partagent la scène  de Kin Jazz 3, comme signe de dialogue interculturel, Kinshasa 2019.

 

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