Jessica Kiil Mushosi alias Mamu Afrika est une chanteuse congolaise qui vit à Oslo en Norvège depuis 1993. Inspirée par des icônes féminines africaines de la musique comme Abeti Masikini, Mbilia Bel ou Myriam Makeba, Jessica Kiil Mushosi chante principalement en kiswahili dans un style unique en son genre qu’elle combine avec ceux de ses idoles.
Elle a créé une fondation nommée « Perle noire ». Ses principales actions sont concentrées vers la réintégration des filles-mères dans la société et la prise en charge scolaire d’une centaine d’enfants chaque année à Bukavu, en respectant un parfait équilibre fille-garçon. « Je rêvais d’œuvrer pour aider mon prochain depuis ma tendre enfance à Bukavu dans l’est de la RDC », confie-t-elle. Habari RDC l’a rencontrée pour une interview.
Habari RDC : Jessica Kiil, pouvez-vous nous parler de la fondation « Perle noire » et de vos motivations?
Jessica Kiil : « Perle noire », je l’ai créé dans l’objectif de sauver des jeunes congolais de ma province en situation difficile. Je suis Congolaise, je connais toutes les difficultés auxquelles doivent tous les jours faire face les jeunes et les familles. D’abord la scolarisation coûte des fortunes aux familles. Trouver un emploi après ses études n’est pas garanti pour les jeunes. Surtout les jeunes filles. Elles sont les plus exposées quand elles n’ont pas de source de revenu. Elles peuvent alors se prostituer et ruiner leurs vies. J’ai créé donc cette fondation en 1997 – près de cinq ans après mon arrivée en Norvège – pour aider du mieux que je peux des jeunes de ma province natale du Sud-Kivu. L’argent que je gagne ici en Europe par ma musique et par d’autres activités, je l’injecte dans la fondation.
Vingt ans après, quelles ont été les meilleures réalisations de « Perle noire » ?
Pour moi le bilan est positif, car chaque année depuis sa création, « Perle noire » prend en charge 100 enfants au minimum (50 sont des filles et 50 autres des garçons) de l’école primaire et du secondaire. Nous prenons aussi en charge des filles-mères ou des prostituées, nous leur apprenons la couture comme activité génératrice de revenus. Un enseignant spécial apprend aux analphabètes les bases du français et du calcul simple et élémentaire. A l’issue des formations, nous leur délivrons un brevet et offrons à chacune une machine à coudre !
Comment faites-vous pour mobiliser tout l’argent dont a besoin « Perle noire » ?
Je chante ! C’est surtout la musique qui m’aide à gagner ma vie et me permet de réaliser des œuvres caritatives via la fondation. Je chante le soir dans des hôtels de différentes villes du pays, dans des festivals européens aussi ! Mais il y a aussi le fait qu’on respecte beaucoup l’art africain ici ! Grâce à l’originalité de mon style qui s’inspire de Miriam Makeba, Mbilia Bel ou encore Abeti Masikini, j’ai pu remporter plusieurs concours de musique, c’est donc en gros la musique qui me permet de tenir !
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Asante de penser aussi à ceux de vos compatriotes qui ont des difficultés quotidiennes de survie.
Soyez bénie..
Mes respects Madame
Merci beaucoup pour nous montrer votre talent.
Sincèrement mes félicitations du fond du coeur.
Kajabika Augustin
Bukavu panorama Hôtel
Nous avons besoin des femmes comme vous Jessica Mushosi Kiil, ton courage, ta détermination et tes visions te qualifie comme une vraie humanitaire. Courage et continue jusqu’a te dernier souffle.