Quand l’enfant et le pays sont malades, il faut d’abord guérir le pays, dit un proverbe luba. En d’autres termes, l’intérêt supérieur de la nation doit passer avant l’intérêt personnel. Cela veut dire que quand on aime son pays et que l’on devient soi-même le problème au lieu d’être une solution, un bon patriote se retire.
Joseph Kabila a consommé ses deux mandats constitutionnels. Il est là depuis 15 ans. Il aurait dû remettre les clefs du pouvoir à un nouveau président, élu le 20 décembre 2016. Mais les élections n’ont pas été organisées. Aujourd’hui, la population est en train d’user de son droit constitutionnel de manifester pour réclamer l’alternance au palais présidentiel. Chose grave, quoique déjà hors mandat, Kabila choisit de réprimer ces manifestations dans le sang. Pour lui, son pouvoir égoïste vaut plus que la vie de tout un peuple. Le Raïs ne veut pas partir.
Pourquoi ne pas démissionner ?
Depuis le 19 décembre à minuit, le pays pleure ses morts par balles. Vingt-neuf tués selon Human Rights Watch. Kabila a donc réédité ses exploits macabres des 19 et 20 septembre dernier. Jusqu’à présent, aucun message de condoléances ni de sa part ni de la part du gouvernement de Samy Badibanga. Comment font-ils pour voir tous ces massacres et y rester insensibles ?
Parallèlement, les prisons se remplissent de ceux qui osent demander le départ du « Raïs ». Déjà plus de 113 arrestations documentées par les Nations-Unies. Le régime est rouge du sang des martyrs qui demandent simplement le respect de la Constitution. Pourquoi ne pas démissionner pour éviter le chaos ? Pourquoi vouloir coûte que coûte siéger sur un trône qui chancelle ?
Si Joseph Kabila accepte de se retirer du pouvoir, la Constitution lui donne le droit de devenir sénateur à vie. Monsieur le président, il y a plus d’honneur à partir volontairement qu’à s’accrocher. Moi à votre place, j’aurais démissionné.