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Jeunes et blogueurs, acteurs de paix et de progrès économique

C’est possible que les jeunes puissent passer de simples utilisateurs d’outils numériques aux acteurs de paix et de progrès social en Afrique. La Côte d’Ivoire peut servir d’exemple à plusieurs points de vue. C’est la leçon qu’ont retenue les blogueurs congolais et burundais, en marge des huitièmes jeux de la Francophonie qui ont eu lieu à Abidjan.

Vendredi 28 juillet, à environ deux jours de la clôture des huitièmes jeux de la Francophonie, les blogueurs de Côte d’Ivoire, de la RDC et du Burundi, ont échangé leurs expériences au cours d’une rencontre de communication dénommée « MeetCom », à Abidjan. La Côte d’Ivoire sort juste des années de crise électorale violente, avec environ 3.000 morts, selon l’ONU, conséquences des affrontements entre les proches de Laurent Gbagbo et d’Alassane Ouattara.

Blogueurs, acteurs de paix en Côte d’Ivoire

Les blogueurs ivoiriens, réunis en associations, ont mené des campagnes communes contre les fausses informations et les déclarations extrémistes. « Nous avons lancé sur les réseaux sociaux le hashtag #CIVSocial et nous recevions les alertes à travers ce hashtag. Si quelqu’un était blessé, on accourait pour lui apporter de l’aide et l’amener à l’hôpital », explique le blogueur Daouda Coulibaly.

Les blogueurs ont surtout essayé d’apporter un peu de neutralité dans le traitement de l’information, car les médias classiques ivoiriens, rangés derrière des camps politiques qui se battaient, ne savaient plus donner une information crédible. « Il y avait beaucoup de fausses nouvelles diffusées intentionnellement », rappelle Daouda Coulibaly.

La Côte d’Ivoire ne peut plus se passer de blogueurs

Eloge Soro Kipeya, directeur général de Sansut, agence ivoirienne chargée d’accompagner la migration vers le numérique, a surpris les blogueurs en décidant de les rencontrer au cours de cette soirée. « Vous savez, on ne peut pas se passer des blogueurs ! », a déclaré le directeur. Il explique que face aux blogueurs, « la tendance est souvent à réprimer », au lieu de voir en ces acteurs du web africain, une chance de « créer l’information et de la consommer ».

Les blogueurs, producteurs de contenus, sont désormais vus comme une chance pour la Côte d’Ivoire, selon Eloge Soro. « Il y a nécessité de professionnaliser les blogueurs », plaide le neurologue et professeur Antoine Tako qui accompagne les blogueurs ivoiriens par des conseils, depuis 2009. Pour lui « les blogueurs ont fait connaître la Côte d’Ivoire dans le monde, par leurs contenus sur Internet ».

Côte d’Ivoire : « Bloguez partout et en tout temps »

Le gouvernement ivoirien a lancé un fonds dénommé « Jeunesse numérique » destiné à soutenir les initiatives de jeunes ivoiriens concourant au passage au numérique. Il prévoit notamment l’octroi des terminaux de production de contenus numériques et de connexion aux enseignants, aux étudiants et élèves et à d’autres acteurs du web. « Bloguez partout et en tout temps ! », a encouragé Eloge Soro Kipeya en remettant des ordinateurs et des tablettes numériques aux blogueurs.

Ces expériences, qu’elles portent sur la mobilisation des jeunes pour la paix ou sur les pouvoirs publics qui vont à la rencontre des blogueurs, méritent d’être imitées en RDC et au Burundi. Les violences n’ont pas cessé depuis 21 ans, en RDC, et depuis le maintien au pouvoir du président Nkurunziza par la force en 2015 au Burundi. Les blogueurs essaient de transformer leurs pays en diffusant des messages de paix, en sensibilisant au respect des libertés et des droits humains, etc.

En critiquant les institutions et les individus, les blogueurs ne font que leur travail. Ils méritent respect et protection.

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