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Ces jeunes mobilisés contre les préjugés autour du Covid à Lubumbashi

La crise du coronavirus dure depuis près de deux ans maintenant en RDC. Ses effets dévastateurs sur l’économie ont été ressentis dans le monde entier. Ici, dans l’ancien Katanga par exemple, où ont afflué ces dernières années de nombreuses personnes à la quête d’emploi, cette crise a révélé un climat de tensions que vivent plusieurs personnes.

Heureusement, à Lubumbashi, il y a des jeunes qui ne veulent pas en rester à ce qui divise la communauté. Pour eux, il faut regarder cette crise du Covid avec plus d’optimisme. Ils refusent de considérer  certains Congolais comme étrangers dans le Katanga ou comme la cause des difficultés économiques de leur province. Raison pour laquelle ils invitent à regarder les vrais problèmes sociaux qui frappent tous les Congolais.

Le coronavirus ne choisit pas de tribu ni d’économie

Étienne Mollon Ntumba est avocat. En parlant des accusations que l’on rencontre parfois entre « originaires et non-originaires » du Katanga sur la crise sociale due au Covid-19, il constate qu’il s’agit d’un faux débat. Pour lui, l’impact économique négatif exercé par la pandémie touche des gens de toutes les origines tribales.

« Ce débat a été déporté sur le champ du tribalisme. Ainsi, on suppose qu’il n’y a plus assez d’emplois et de ressources à cause de tel ou tel autre peuple qui est venu s’installer chez nous. C’est un faux débat. Le tribalisme n’existe pas. Il ne sert que de béquille aux politiciens en mal de positionnement. Ce type de politiciens se sert du tribalisme pour manipuler », a expliqué l’avocat Mollon Ntumba.

Pour Shadrack Njibu, avocat lui aussi, le coronavirus est à la base de plusieurs conflits socio-politiques et économiques en RDC. Shadrack milite pour que ce virus ne soit pas un prétexte de décohésion nationale. « Le virus ne choisit personne. Il se moque de nos origines. Il frappe tout le monde. Le coronavirus existe, mais il ne doit pas nous diviser ! », conseille-t-il.

Se souder les coudes pour résister ensemble

Plus d’une année après le début de la crise à Lubumbashi, beaucoup de choses ont tout de même changé. Les tensions du début, ressenties rudement du fait de la fermeture des frontières et de la crise, ont fortement baissé.

Mais dans les conversations, il persiste une rhétorique qui rappelle que la crise n’est pas complètement passée et elle est due à la présence des non-originaires. En fait, il existe des antécédents à cette situation. Et le Covid n’a fait que révéler un problème qui existait déjà et qui n’a pas encore été complètement réglé.

« Certaines personnes profitent de cette crise pour fragiliser notre vivre-ensemble », déplore la journaliste Marlène Kaja. Et son collègue journaliste Richard Muteta d’ajouter : « Nous devons nous liguer contre la maladie pour l’éradiquer. »

 

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