Le chef de l’État Joseph Kabila passe maître en dribbles. Alors que la population attendait que la CENCO produise un accord politique censé être inclusif, Joseph Kabila fait une spectaculaire retournée acrobatique et marque un but hors-jeu en publiant la liste du gouvernement Samy Badibanga.
Cette nouvelle situation délibérément créée par le chef de l’État risque d’engendrer plus de problèmes qu’elle ne peut en résoudre. Le Rassemblement de l’opposition engagé dans les négociations menées par la CENCO est ainsi pris de court et ne peut que constater la trahison.
Difficile de prédire si le dialogue du Centre interdiocésain pourra reprendre. La liste des membres du gouvernement publiée en catastrophe dans les dernières minutes du temps réglementaire du mandat de Kabila n’apaisera pas la tension dans le pays. Désormais, l’opposition se réserve le droit de mener n’importe quelle action qu’elle jugera utile.
Que va faire la CENCO ?
Depuis Rome où ils sont allés sur invitation du pape François, les évêques catholiques congolais doivent être très déçus par ce virage à 90 degrés pris par Kabila. C’est la preuve que le « Raïs » n’avait plus rien à espérer du souverain pontife. On se rappelle que Kabila avait lui-même été reçu au Vatican le 26 septembre dernier. Les efforts inlassables déployés nuits et jours par les évêques pour la réconciliation sont ainsi mis à la poubelle par le camp présidentiel.
C’est la deuxième fois en moins de deux mois que Kabila dribble la CENCO. La première fois c’était au mois de novembre dernier. Alors qu’ il avait demandé à la CENCO de tout faire pour rapprocher les points de vue de la Majorité présidentielle et du Rassemblement de l’opposition, le chef de l’État n’avait pas attendu les conclusions de la CENCO. Il s’était plutôt empressé de nommer le 17 novembre Samy Badibanga comme nouveau premier ministre conformément à l’accord d’Edem Kodjo. Un accord qu’il savait déjà rejeté par le Rassemblement de l’opposition. C’était donc un acte unilatéral du chef de l’État, mais la CENCO avait continué sa mission de bons offices.
15 ans de dribbles En quinze ans de pouvoir, Kabila a perfectionné ses techniques et son art du dribble. Dribbler la Constitution, l’opposition, les évêques… Son seul souci est de rester coûte que coûte au pouvoir. L’accord de la dernière chance que les Congolais et la communauté internationale espéraient grâce à la médiation de la CENCO vient de partir en fumée…
mandat de kabila termine pas question de nouveau gournemant aller au rwanda