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Kabila à l’ONU : discours « vide fait »

L’Assemblée générale de l’ONU est la scène de théâtre la plus hallucinante que l’on puisse imaginer, que ce soit du point de vue des dialogues tirés au cordeau que du nombre de personnages. Ce cirque médiatique devenant rapidement indigeste, chacun voit midi à sa porte.

Dans une logique de centres d’intérêts nationaux, les bagarres locales se déportent à New York, comme ce fut le cas ces derniers jours des crispations congolaises. Certains acteurs étant indésirables à Kinshasa, le charivari onusien permet des rencontres qui se font habituellement sur Skype. C’est ainsi que Moïse Katumbi et Félix Tshisekedi ont pu tenir une réunion et produire un communiqué commun, ce 18 septembre.

Les deux opposants aux ambitions parfois incompatibles ont tout de même un élément de stratégie commun : avec André Mbata et Floribert Anzuluni, ils exigent une transition sans « l’illégitime et illégal » Kabila, transition qui serait menée par des personnalités « éminentes consensuelles qui seront chargées de préparer des élections démocratiques ».

Kabila seul garant de la sécurité

Un peu plus tard, et à quelques encablures de là, ledit « illégal » a tout de même eu droit à son discours devant le mur de marbre vert réservé aux « légitimes par défaut ». Joseph Kabila aurait eu tort de bouder cette occasion de se présenter comme le seul garant de la sécurité de son pays.

Le 23 septembre, après une incertitude protocolaire sur sa venue – et après la réunion sur la RDC –, le toujours-malgré-tout chef de l’Etat a fait vibrer le peu de trémolos que son tempérament introverti permet. Il a notamment affirmé avoir « inversé la tendance dangereuse de la situation sécuritaire au centre du pays avec comme résultat une amélioration très significative de la situation ». Par ailleurs, il a confirmé son souhait de voir révisé le mandat de la Monusco.

Un discours dans le désert

Comme souvent, le petit bout de la lorgnette a inspiré aux témoins de la prestation présidentielle une observation à la limite de la moquerie : la salle était presque vide. Le blogueur Freddy Mulongo parle même d’un « discours vide dans une salle vide ». D’autres rappellent qu’à ce stade avancé du marathon diplomatique, les principales délégations ont déjà quitté New York.

Le site Politico.cd considère ainsi que « la polémique de la salle vide n’est que congolaise ». En matière de polémiques aussi, chacun voit midi à sa porte…

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