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Kabila contre son opposition, qui vaincra ?

Les grands ténors de l’opposition de RDC espèrent voir partir le président Joseph Kabila qui arrivera à la fin de son mandat, le 19 décembre 2016. Un bien beau discours pour ceux qui rêvent d’alternance. Mais à y voir de près, il ne s’agit pas là d’un vœu pieux.

Je crois qu’il ne faut pas rêver et surtout ne pas prendre ses rêves pour des réalités. C’est une excellente chose, à mon avis, presque un exploit inattendu, que la majeure partie de l’opposition parvienne à parler le même langage et à faire un front commun. Elle sent peut-être qu’il y a péril en la demeure. Mais ne risque-t-on pas d’assister au même perpétuel recommencement ? Sous le régime du maréchal Mobutu, en effet, l’opposition avait déjà fait un front commun : l’Union sacrée de l’opposition (USORAL). Elle accoucha d’une souris.  Sur quoi mise aujourd’hui la Dynamique des forces acquises au changement pour gagner son pari ? La violence, les marches pacifiques ? Pas très sûr. Il y aura la répression à défaut d’interdiction de manifester, comme cela se passe dans les provinces de RDC. Il est vrai qu’en janvier 2015 les manifestations populaires, quoique réprimées dans le sang, ont pu déjouer une tentative de coup d’Etat constitutionnel.

Des faux calculs  

L’opposition semble compter sur le soutien de la communauté internationale. Cette communauté internationale est pourtant désignée par certains Congolais comme responsable des malheurs de la RDC. Je me souviens qu’en 2011, c’est elle qui validait presque Joseph Kabila qu’elle annonçait pourtant mal élu face à Etienne Tshisekedi qui ne s’est jamais avoué vaincu. Les critiques, les sanctions financières et l’interdiction de voyager de cette communauté internationale ne changent pas grand-chose : cela n’a dissuadé ni  Al-Assad,  ni Nkurunziza, ni Mugabe, ni moins encore El-Béchir.

Pour éviter le chaos qui semble ainsi s’imposer, je souhaite que le président sortant fasse preuve de courage et de bonne volonté. Joseph Kabila devrait respecter, sans atermoiement, la Constitution qu’il a lui-même solennellement promulguée et sur laquelle il a deux fois prêté serment. Mais je ne rêve pas : c’est un scénario peu chanceux : le « glissement » attire !

L’autre schéma de sortie heureuse du pétrin est le dialogue. Mais ce dialogue n’est plus celui que le président Kabila vient de détruire dans ses déclarations en Ouganda. Il a annoncé que le calendrier des élections ne sera connu qu’après l’enrôlement des électeurs. Or, c’est une matière centrale du dialogue qu’il convoque. A quoi sert-il encore ?

En tout, l’opposition congolaise me semble mal armée pour obtenir le départ du pouvoir de Joseph Kabila, frappé d’inéligibilité après ses deux mandats constitutionnels. Faut-il s’attendre aux violences ? C’est le pire des scénarii.

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Les commentaires récents (4)

  1. D enbleme je regret le conportement de nos freres aux pouvoir. ll n est sont pas de bons patriote. Alors comme ll n est vel pas une passation du pouvoir civilise ! Dans se cas nous allons detruire la Republique.

    1. Merci pour votre contribution, cher compatriote Jado. Mais pensez-vous vraiment que détruire la République serait la solution ? Cela consisterait à nous immoler nous-mêmes ! Un suicide, un hara-kiri collectif ? La fin du monde pour la RDC ? Pourquoi ne pas envisager des voies de sortie moins…chaotiques ?