Contre les sanctions de la communauté internationale à l’encontre de ses proches, le président Kabila brandit la souveraineté du Congo « démocratique ». Cependant, les atteintes aux droits de l’Homme sur le sol congolais limitent le discours de Kinshasa.
Le président Kabila joue la carte de l’autonomie et de la souveraineté de la République Démocratique du Congo face aux puissances occidentales qui sont critiquées pour leur ingérence dans la gouvernance de la RDC. Par ingérence, comprenez les sanctions individuelles de l’Union européenne (le 29 mai) et des Etats Unis (le 1er juin) contre neuf proches du régime pour « graves violations des droits de l’homme ». Ces sanctions consistent dans le gel de leurs avoirs et l’interdiction pour les personnalités concernées de se rendre dans les pays de l’Union et/ou aux USA.
Kabila, chantre de la souveraineté nationale
Le président se pose en chevalier de l’indépendance africaine face au néocolonialisme. Par cette stratégie, il a réussi à obtenir le soutien de ses pairs africains et à déplacer le débat. Cependant on ne peut oublier que des militants de la société civile continuent d’être arrêtés. De quoi entacher le discours du président Kabila de contradictions. Le nationalisme suppose un sentiment de fierté, l’attachement à une nation à défendre. Or, si la société civile en appelle à l’alternance, c’est qu’elle n’est pas satisfaite, et ne se reconnaît pas dans la situation politique actuelle !
Les chefs d’Etats africains se solidariser avec Kabila
Au sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba où Joseph Kabila s’est rendu, les chefs d’États africains ont eu des entretiens en tête à tête avec le président congolais. Hélas, ils n’ont pas osé relever la contradiction entre son discours et ses actes. Certainement qu’ils ont craint de se voir également rétorquer que la RDC est souveraine et indépendante depuis 1960.