Ces derniers temps, il ne se passe pas une semaine sans qu’un député débarque à Mbujimayi en provenance de Kinshasa. C’est curieux, car depuis leur élection en 2011, rares sont les élus qui se faisaient la peine de revenir pour recueillir les desiderata de leurs électeurs.
Souvent nos députés ne se font voir dans leurs circonscriptions qu’au moment des élections. On dirait qu’il n’y a que les élections qui les intéressent, alors que la population a pleins de problèmes à résoudre. Et aujourd’hui comme l’enrôlement des électeurs touche à sa fin, on assiste à un ballet des députés en province. Une preuve de plus que nos députés ne visent que les élections pour conserver leurs sièges à l’Assemblée nationale.
Ils ne reviennent que pour la carte d’électeur
Alexis Mutanda, José Mpanda, Crispin Ngoyi, Daniel Madimba, Adolphe Lumanu… Voilà quelques uns de nos élus nationaux qui ont été vus ces derniers jours dans leurs circonscriptions électorales. Ils sont venus se faire enrôler en vue des prochaines élections. Ils profitent aussi de ce moment pour simuler un semblant de communion avec la population. « Je suis venu me faire enrôler mais aussi recueillir vos desiderata pour aller les présenter au niveau national », a déclaré le député Crispin Ngoyi Ntambwe. C’est le même discours flatteur que nos députés tiennent chaque fois pour se faire élire, mais les actes ne suivent pas.
Alexis Mutanda (ancien secrétaire général de l’UDPS) et José Mpanda, tous deux députés nationaux, ont à peine effleuré dans leurs discours à Katanda et à Mbujimayi les problèmes sécuritaires et humanitaires de la province.
Absents pendant que le grand Kasaï était en deuil
C’est dans le malheur qu’on reconnaît les vrais amis, dit-on. L’opinion en veut à ces députés du grand Kasaï pour leur indifférence vis-à-vis des calamités qui ont frappé la population. Ils ont brillé par leur absence et leur silence pendant que la population comptait ses morts lors des atrocités commises par la milice Kamwina Nsapu.
Roger Lumbala n’a jamais remis le pied à Mbujimayi depuis son élection en 2011. Pourtant ce sont des électeurs qui ont été tués à Miabi, Kabeya Kamwanga, Tshilenge, Kamiji et Luilu… Ni Éric Katolo de Luilu, ni Gisèle Ngoya de Tshilenge ne sont rentrés témoigner leur compassion aux victimes.
Tshilenge est l’un des territoires qui a payé un lourd tribut avec à la clé des milliers de déplacés, trois agents de la Ceni enlevés, un chef de groupement et sa femme décapités à Bena Mpunga.
Des députés muets au Parlement
Pendant que les élus d’autres provinces haussent la voix au Parlement et défendent les intérêts de leurs électeurs, ceux du Kasaï-Oriental, du moins la plupart, font malheureusement de la figuration à l’Assemblée nationale. Rarement on les a vus prendre la parole à l’hémicycle. Pourtant, l’insécurité au Kasaï, les pénuries d’eau et d’électricité ainsi que la faillite de la société Miba, sont des problèmes auxquels la population est confrontée depuis des décennies et les citoyens attendent un plaidoyer de ses représentants.
Les Ķasaïens les attendent au tournant avec un vote sanction au moment des élections.