Les boulevards Lumumba, Sendwe, Triomphal et l’avenue Assossa, pour ne citer que ceux-là, regorgent beaucoup de déchets. Aujourd’hui, quatre mois après le lancement de l’opération Kin bopeto (Kinshasa ville propre), n’est-il pas temps de demander où l’on en est ?
Cette opération Kin ville propre n’a pas jusque-là donné lieu à des réalisations à impact visible. À travers ce billet, je vous amène en randonnée dans les rues de Kinshasa la belle ou plutôt « la poubelle ».
L’avenue Bokasa
Nous sommes sur le marché périphérique de Zigida, non loin de l’aéroport national de Ndolo. Ici, même le macadam disparaît en laissant petit à petit place aux immondices. Les odeurs à cet endroit, n’en parlons même pas ! Il ne nous manque plus que de porter des masques comme pour éviter le coronavirus.
Une autre réalité, c’est qu’il s’est créé un business qui consiste pour certains jeunes gens de ce coin, à nettoyer les pieds des usagers de cette route. De passage en ce lieu, après avoir été obligé de marcher dans la boue causée par la pluie, ces jeunes vous offrent le service de nettoyage de pieds, moyennant 200 francs congolais. On constate la même chose sur le croisement des avenues Kasa-Vubu et Kabambare dans la commune de Kinshasa.
Sur l’avenue Victoire et Université
Au croisement des avenues Victoire et Université dans la commune de Kalamu, on remarque aussi une décharge publique à ciel ouvert. La gestion de cette dernière laisse à désirer. Il s’agit d’un espace qui était autrefois utilisé dans le cadre du Programme d’assainissement urbain de Kinshasa (Pauk), un projet financé par l’Union européenne qui a pris fin en 2015. Depuis, la population continue à y verser ses déchets, mais personne ne vient les évacuer. Imaginez la suite, pour une ville qui produit pas moins de 7000 tonnes de déchets par jour.
Dans cette même commune, sur l’avenue Dispensaire, près du marché Makolo Ngulu (référence : hôpital Onatra), on retrouve la même insalubrité. Le rond-point Victoire lui-même est entouré de flaques d’eau, en plus de déchets plastiques qu’il y a. Sur le rond-point Ngaba, dans la commune qui porte le même nom, avec tout le trafic qu’il y a, les règles hygiéniques ne sont que rarement respectées.
Kinshasa bopeto se présentait comme une solution qui vient répondre à la problématique de l’insalubrité à Kinshasa. Aujourd’hui, il devient un sujet de désarroi pour la population kinoise (après celui des sauts-de-mouton). Devrions-nous attendre encore un autre gouverneur qui nous sortira un autre joli nom pour voir Kin devenir réellement « poto moyindo » (l’Europe noire) ?
Triste et révoltant de constater ce laisser-aller face à la gestion de nos déchets; il est vraiment impérieux que tous nous nous y mettions afin de faire revivre nos espaces de vie d’une robe digne.