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Un concert pour lutter contre les nuisances sonores à Kinshasa, du jamais vu !

La capitale congolaise est une mégapole particulièrement bruyante. Églises, bars et autres ont choisi le bruit comme métier. Voilà pourquoi les autorités de Kinshasa ont décidé  d’aller en guerre contre ces nuisances sonores qui troublent la quiétude des citoyens. Mais parmi les activités choisies pour le lancement de la campagne contre les nuisances sonores, une a choqué plus d’un observateur : un concert en pleine journée ! N’y avait-il pas mieux pour lutter contre les tapages dans la ville ?

Les tapages diurnes et nocturnes en tout genre ont depuis longtemps caractérisé la ville de Kinshasa, au grand dam des paisibles citoyens. A côté du vacarme produit par les activités routinières souvent intenses dans cette mégapole (transport, commerce, etc.), les bars, les bistrots, les terrasses, les églises et autres ne cessent de rivaliser de décibels.

Depuis son avènement, le nouvel exécutif provincial de Kinshasa a fait de la lutte contre les nuisances sonores son cheval de bataille, afin de donner à l’ensemble de la population kinoise, et à ceux qui séjournent dans la capitale, un environnement plus serein, propice au repos et aux travaux intellectuels. Des initiatives ne cessent de se multiplier pour atteindre les objectifs que se sont assignés les autorités de la ville en cette matière. La dernière en date c’est la campagne « Kinshasa contre les nuisances sonores ».

Combattre les tapages par un concert, paradoxe !

La cérémonie du lancement officiel de cette campagne a eu lieu vendredi 6 septembre 2019 dans la commune de N’djili. La population a été sensibilisée à respecter et à faire respecter la mesure prise par les autorités de la ville. Mais, paradoxe ! Le lancement de cette campagne est ponctué par un concert populaire livré par un orchestre de la place. Une vraie décharge de décibels dans les oreilles de ceux à qui on essaie de donner la leçon de lutte contre les nuisances sonores. En d’autres termes, l’autorité provinciale elle-même fait la lutte contre les tapages par les tapages.

Retransmis en direct sur la télévision nationale, cet évènement a étonné plusieurs observateurs qui trouvent inconcevable qu’un concert aussi bruyant fasse partie du lancement de la campagne contre les nuisances sonores à Kinshasa. Je partage leur avis. Le gouvernement provincial par l’entremise de son ministère de l’Intérieur qui chapeaute cette campagne est tombé dans le piège des tapages contre lesquels il se bat.

Pas besoin des percussions en cette circonstance

En optant pour un tel concert dans le cadre de sa campagne, l’exécutif de Kinshasa nous a offert les mêmes nuisances sonores que les bars, les églises et autres sources de pollution sonore qui pullulent dans la ville. N’y avait-il pas autre chose à faire ? N’existe-t-il pas des activités mieux adaptées à la thématique de la campagne ?

Bien  que la musique soit un important catalyseur dans la société congolaise, il faudra toujours voir à quel moment la faire intervenir. Un concert pour marquer la campagne contre les nuisances sonores, c’est tout simplement combattre le feu par le feu. Car à la place des tapages des terrasses, la population de N’djili a eu droit aux tapages venus de l’hôtel de ville.

 

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