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 Kinshasa: la population s’en prend à la Société Transco

Lundi 19 septembre, un appel à la manifestation était lancé à Kinshasa trois mois avant la fin de mandat du président Kabila. Une mobilisation à forts risques de violences. La circulation des bus a été suspendue. Seule la société Transco a tenté d’assurer le service.

La journée s’annonçait très mal. A 07h30, j’arrive à mon arrêt de bus dans le quartier chaud de Debonhommes pour me rendre au travail. Je remarque l’absence de taxi et taxi-bus. Seuls les bus de la société Transco sont en circulation. N’ayant guère le choix, je monte dans le bus Transco pour aller à mon bureau. Tout à coup, le bus change d’itinéraire, et la catastrophe arrive.

Changement d’itinéraire

Au lieu de prendre la route des Poids lourds, ce qui est normal, le chauffeur décide de prendre la route de Limeté, qui n’a aucun rapport avec mon itinéraire habituel. « Je viens de recevoir l’instruction de ne pas prendre Poids lourds, il y a des troubles sur cet itinéraire », nous dit le chauffeur, presque en tremblant. Tout le monde dans le bus est surpris. Les voix de femmes se soulèvent, exprimant la peur. J’entends l’une d’entre elle adresser une prière, « Nzambe batela biso to nokwami mingi, ekoki » (« aide-nous seigneur, nous avons trop souffert »).
Chemin faisant, je remarque au niveau de la 18e rue, dans la concession City Train, le siège de Transco, une vingtaine de bus de la société remplis de passagers à bord qui entrent avec beaucoup d’agitation. Que se passe-t-il ? Je m’étonne. Hélas ! Nous commençons à nous poser beaucoup des questions. Arrivé au niveau de la 14e rue, nous apercevons de loin, une grosse masse de fumée montante. Ce sont les bus Transco qui sont cassés à coup de pierre et brûlés. Pris de peur, le chauffeur décide finalement de suivre la ligne de ses pairs, rentrés dans le concession City Train.

Le fameux remboursement

« Remboursez-nous notre argent », crient les passagers dans le bus. Le receveur est dans l’impossibilité de répondre aux requêtes des passagers. Finalement, nous sommes entrés dans la concession de Transco où, à présent, nous sommes des centaines à réclamer le remboursement. « Votre sécurité passe avant tout », nous dit un responsable de la société. « Nous avons perdu un chauffeur, nous ne voulons pas en perdre plus », ajoute-t-il. Malgré cela, les gens sur place ne se calment pas. Certains commencent à proférer des menaces. Les esprits s échauffent. « Si vous ne savez pas, ceux qui meurent dans les bus brûlés, ce sont les passagers comme vous, mais pas les agents. Nous allons rembourser vos billets », affirme-t-il. Finalement, il réussit à convaincre les passagers.

Vitres cassées, un autre bus entre dans la concession, et après lui, un autre, puis encore un autre. Ainsi de suite Je finis par quitter le lieu, laissant derrière moi un climat de désolation.

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Les commentaires récents (3)

  1. Pole Ndugu yangu!!!Shida ni kwamba sisi wa Africa sana Wakongomani wanaita inchi yawo democratic ijapokuwa akuna democratian umo ndani.Suluwisho ni kwamba uyu jamaa aache kiti na watu waende ku uchaguzi kama vile katiba inasema.