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La Table ronde congolo-belge ou Table ronde de Bruxelles (du 20 janvier au 20 février 1960)

1) Qu’est-ce que la Table ronde de Bruxelles ?

C’est une grande conférence tenue à Bruxelles entre les leaders politiques congolais et Belges pour résoudre les problèmes qui se posaient au Congo Belge.

2) Objectifs de la Table Ronde

  • Définir les structures politiques du futur État ;
  • Fixer la date de l’indépendance du Congo.

3) Causes lointaines de la Table ronde de Bruxelles

  • L’activisme populaire et l’opposition entre des personnalités autonomistes telles que Joseph Kasavubu et Patrice Emery Lumumba.
  • Les émeutes de janvier 1959 à Léopoldville et la dégradation du climat sécuritaire et le sentiment d’insécurité des colons.
  • Le sentiment inéluctable et irréversible du processus général de décolonisation en Afrique et dans le monde.
  • La détérioration de l’économie locale (le déficit du trésor de la colonie qui passa de 4 à 46 milliards de francs belges entre 1949 et 1960).
  • L’échec du second voyage du Roi Baudouin au Congo belge en décembre 1959, qui ne permit pas d’apaiser les tensions politiques dans la colonie.
  • L’influence grandissante en Belgique des partis socialiste et libéral opposés à la colonisation.

4) Cause immédiate de la Table ronde de Bruxelles

La promesse faite aux Congolais après les émeutes du 4 janvier 1959 par le Roi Baudouin le 13 janvier 1959 lorsqu’il précisa la volonté du gouvernement « de conduire, sans atermoiements funestes, mais sans précipitation inconsidérée, les populations congolaises à l’indépendance dans la prospérité et la paix ».

5) Participants

Pour la partie congolaise :

  • Alliance des Bakongo (ABAKO) : Edmond Nzeza-Nlandu, Joseph Kasavubu et Daniel Kanza
  • Mouvement national congolais-Kalonji (MNC /K) : Albert Kalondji et Joseph Ileo ;
  • Mouvement national congolais-Lumumba (MNC/L) : Patrice Lumumba (libéré de prison peu après le début des travaux), Victor Nendaka et Joseoh-Désiré Mobutu (comme journaliste) ;
  • Confédération des associations tribales du Katanga (CONAKAT) : Moïse Tshombe ;
  • Union des Bateke : Pierre Mombele (membre suppléant du PNP).
  • Des chefs coutumiers.

Pour la partie belge :

  • Le Premier ministre Gaston Eyskens ;
  • August De Schryver, ministre du Congo belge et du Ruanda-Urundi ;
  • Arthur Gilson, ministre de la Défense nationale ;
  • Pierre Harmel, ministre de la Fonction publique ;
  • Albert Lilar, vice-Premier ministre ;
  • Etienne Davignon, à l’époque jeune attaché aux affaires étrangères ;
  • Charles du Bus de Wamafe, ex-ministre.

6) Stratégies

Du côté congolais :

  • Constitution du Front commun et exigence de la libération et de la présence de P.E. Lumumba incarcéré à la prison de Buloho à Likasi
  • Détermination et intransigeance pour obtenir l’indépendance et fixer des dates pour les échéances futures
  • Unité et solidarité dans les positions

Du côté belge :

  • Désignation des Conseillers belges pour assister les leaders politiques congolais
  • Ne pas tout donner aux Congolais. Conserver une mainmise au Congo.

7) Résolutions

Au terme du conclave, il fut adopté notamment les délibérations suivantes :

  • La proclamation de l’indépendance du Congo le 30 juin 1960 ;
  • Les principes de la loi fondamentale congolaise, votée par le parlement belge en mai 1960 ;
  • L’organisation structurelle de l’État et la séparation des pouvoirs :
  • Le Congo sera un Etat unitaire avec des provinces aux compétences substantielles, dotées d’un Parlement et d’un gouvernement provincial/
  • La Chambre des députés compterait 137 membres élus au suffrage universel et 84 choisis par les assemblées provinciales.
  • La Constituante siégera à Luluabourg.
  • La tenue de la Table ronde économique du 24 avril au 16 mai 1960.
  • Les élections législatives de mai 1960 marquent la victoire des nationalistes, dont le leader fait figure de radical.

 

Ce texte est publié dans le cadre du partenariat avec Bokundol consacrée à la sensibilisation autour des faits historiques de notre pays.  BOKUNDOLI, mot en lingala qui fait référence au fait de chercher profondément, creuser, fouiller, est une initiative d’historiens congolais qui s’inspire du travail réalisé par l’UNESCO autour de l’utilisation pédagogique du manuel de l’Histoire Générale de l’Afrique adapté au contexte culturel de la RDC. Retrouvez toutes les histoires sur http://bokundoli.org

 

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