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Les crises électorales en République Démocratique du Congo (1960–2023)

De 1960 à 1990 : élections sans réelle démocratie

– 1960 : Premières élections parlementaires libres. Victoire du MNC de Lumumba. Mais tensions immédiates entre institutions (Lumumba-Kasa-Vubu), menant à la crise politique.

– 1965 : Crise parlementaire. Mobutu prend le pouvoir par un coup d’État et suspend les institutions démocratiques.

– 1967 : Adoption d’une nouvelle Constitution instaurant un parti unique (MPR). Les « élections » deviennent des plébiscites sans opposition.

– 1970–1987 : Élections à candidat unique (Mobutu) sans concurrence politique.

– 1990–2006 : transition vers le multipartisme

– 1990 : Mobutu annonce la fin du monopartisme.

– 1991–1997 : Conférence nationale souveraine, instabilité politique, guerre à l’Est.

– 1997 : Chute de Mobutu. Arrivée de Laurent-Désiré Kabila au pouvoir.

– 2001 : Assassinat de Laurent-Désiré Kabila. Son fils Joseph Kabila lui succède.

Les élections de la Troisième République (2006–2023)

Élections de 2006 

– Premières élections générales démocratiques depuis 1960, organisées avec l’appui de la MONUC.

– Joseph Kabila élu président face à Jean-Pierre Bemba.

– Violents affrontements à Kinshasa après la proclamation des résultats.

Élections de 2011 

– Réélection contestée de Joseph Kabila face à Étienne Tshisekedi.

– Irregularités dénoncées par les observateurs (UE, CENCO).

– Tshisekedi se proclame président et est assigné à résidence.

Élections de 2018 

– Félix Tshisekedi déclaré vainqueur face à Martin Fayulu, favori des sondages.

– Accusations de fraude massive. L’Église catholique rejette les résultats officiels.

– Transition pacifique du pouvoir saluée, mais la légitimité reste contestée.

Élections de 2023 

– Réélection de Félix Tshisekedi dès le premier tour.

– Forte abstention, dysfonctionnements techniques (retards, manque de matériel, prolongation des votes).

– Contestation de l’opposition (Moïse Katumbi, Fayulu, Mukwege).

– Accusations d’un processus « chaotique » et peu transparent.

Causes récurrentes des crises électorales

– Manque de transparence et d’indépendance de la CENI.

– Absence de consensus autour du fichier électoral.

– Cour constitutionnelle perçue comme politisée.

– Instrumentalisation des institutions par le pouvoir en place.

– Faible confiance de la population dans le processus.

Conséquences

– Violence post-électorale et répression de l’opposition.

– Faible légitimité des élus et crise de confiance dans la démocratie.

– Contestation durable de l’autorité de l’État dans certaines provinces.

– Déficit de gouvernance et paralysie des réformes institutionnelles.

 

Ce texte est publié dans le cadre du partenariat avec Bokundol consacrée à la sensibilisation autour des faits historiques de notre pays.  BOKUNDOLI, mot en lingala qui fait référence au fait de chercher profondément, creuser, fouiller, est une initiative d’historiens congolais qui s’inspire du travail réalisé par l’UNESCO autour de l’utilisation pédagogique du manuel de l’Histoire Générale de l’Afrique adapté au contexte culturel de la RDC. Retrouvez toutes les histoires sur http://bokundoli.org

 

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