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Linda Céline : la femme derrière une marque de maquillage 100% congolaise

Tout a commencé par une photo. Je surfais tranquillement sur Twitter quand je suis tombée sur une photo de gloss et d’autres produits de beauté. « OK ! Encore un make-up d’artiste qui nous montre son kit de maquillage pour nous faire saliver ! », me suis-je dit. Eh bien, heureusement que je ne me suis pas arrêtée à cette première impression. J’ai creusé plus profond et j’ai découvert une tout autre chose. Une gamme de produits de beauté créés par une Congolaise !

C’était si ingénieux que je n’ai pas pu m’empêcher de contacter cette dame. Je voulais la connaître et vous la faire découvrir. Et surtout qu’elle nous dise comment elle y est arrivée. Je meurs d’envie de voir des jeunes Congolais accroître leur culture entrepreneuriale. Je veux voir des produits créés par des Congolais pour les Congolais. Laissez-moi vous parler de Linda Céline, celle qui veut sublimer la beauté des Congolaises.

De la difficulté est née l’idée

De par le milieu dans lequel elle a grandi,  Linda me raconte qu’elle a toujours eu un esprit créatif et entrepreneurial. « J’ai grandi dans le monde du business, ce qui fait que j’adore parler, penser et rêver affaire », m’a-t-elle confié. À son arrivée à Kinshasa, elle venait de passer une grande partie de sa vie dans une ville où les produits cosmétiques étaient de bonne qualité et ne coûtaient pas trop cher. Elle avait un désir de beauté qui nécessitait des produits spécifiques. Vous savez comment sont les filles, le fond de teint n’a pas la même utilité qu’un concealer, it’s clear ! Et à Kinshasa, les produits cosmétiques sont soit trop chers, soit issus de la contrefaçon. Linda ne voulait pas se ruiner par des dépenses pour des produits de beauté. Elle ne voulait pas non plus prendre le risque d’abîmer sa peau avec des produits piratés. C’est en réfléchissant pour trouver une solution à ce problème qu’elle s’est d’abord lancée dans l’achat et la revente des produits cosmétiques.

Elle vendait des produits de grandes marques qui provenaient de l’Europe ou des États-Unis. Là, pour notre entrepreneure en herbe, un autre problème s’est posé : le coût du transport est élevé. Linda a trouvé une deuxième solution, bien meilleure que la première. Elle explique :

« Je me suis dit qu’à Kinshasa, on pouvait également avoir des produits cosmétiques qui seraient accessibles à toutes les bourses. Voilà d’où m’est venue l’idée de créer ma propre marque. J’ai voulu lancer un produit 100% congolais qui partirait de Kinshasa vers les provinces de la République démocratique du Congo et au-delà des frontières. C’est un peu la petite histoire de la création de “Malkia Beauty”. Malkia en swahili veut dire reine, et beauty en anglais signifie la beauté. Entendez par là, la beauté d’une reine. »

Le grand écart entre l’imagination et la réalisation

« Au début j’avais en tête un plan pour déployer mon projet et je croyais avoir pensé à tout. […] Or, je n’avais pas pensé à tout ! Je n’avais même pas anticipé 10% de ce qui se passerait. Ce que j’avais perçu n’était qu’une infime partie de la réalité. J’ai appris à jouer mon rôle d’entrepreneure au fur et à mesure que je vivais le démarrage de mon entreprise », me laisse-t-elle entendre derrière un doux sourire.

Et oui. Le début n’a pas été facile pour Linda. Malgré l’existence des textes légaux, elle explique que les entrepreneurs dans notre pays éprouvent d’énormes difficultés pour évoluer et même pour survivre, en raison du manque de financements. Elle le dit aussi par rapport à son entreprise : « Malkia est un grand projet que je voudrais voir s’étendre sur le plan national et international.  Je ne vais pas vous mentir, jusque-là je n’ai présenté aucun business plan à une quelconque banque ou institution financière. Vous le savez, pour recevoir un financement, il faut leur présenter une preuve de rentabilité et de sécurité pour minimiser les risques de financement. En d’autres termes, avoir un business plan solide qui prouve que vous êtes bancable. »

Aujourd’hui, après près de huit mois d’existence,  Linda se sent enfin prête à présenter son business plan auprès des potentiels financiers pour leur permettre d’avoir une projection réelle de ce que représente Malkia Beauty pour le marché congolais.

Parfois, il suffit d’un peu de patience et de persévérance pour voir venir la réussite. Comme l’a dit Victor Cherbulez, « avec un peu de travail et beaucoup de persévérance, une ambitieuse qui ne craint pas l’ennui arrive à tout ».

 

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