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Lubumbashi : vous êtes désormais en sécurité sur le boulevard Kamanyola

Kamanyola a été pendant longtemps, sous Joseph Kabila, le boulevard de terreur et d’horreurs. Beaucoup de Lushois (habitants de Lubumbashi), se sont fait battre sur le « tronçon présidentiel ». Aujourd’hui, l’avenue connaît une libre circulation.

Il est exactement 19h 45 quand nous franchissons la première barrière sur l’avenue Ruwe. C’est à l’entrée du tronçon où se trouve la résidence officielle du président de la RDC à Lubumbashi.

L’horreur de près de 20 heures

Les véhicules se suivent à la queue leu-leu et à faible vitesse. Soudain, un militaire barricade la route. Pris en sandwich, nous ne pouvons ni avancer ni rebrousser chemin. Ce qui oblige les conducteurs à arrêter leurs moteurs. « Ne voyez-vous pas qu’il est déjà 20 heures passées ? », râle un militaire dont l’absence de galons sur l’uniforme renseigne sur son statut de non-gradé.

A bord du véhicule dans lequel je me trouve, les gens murmurent leur colère et s’en prennent au chauffeur, qui n’a pas voulu les écouter lorsqu’ils le prévenaient de ne pas emprunter ce tronçon. Les minutes s’égrènent, et les militaires, chacun à son poste, nous observent comme des animaux enfermés dans une cage. Ils ne disent aucun mot.

Une heure après, une dame au volant d’une jeep derrière nous, descend pour négocier notre libération. « Retourne  dans ton véhicule si tu ne veux pas qu’on te fouette », crie une voix qu’on entendait sortir de la pénombre. La dame s’arrête. Le militaire râle à nouveau et elle s’exécute.

22 heures pile. Un autre militaire qui se présente comme commandant débarque et dit : « Vous êtes en infraction. Puisque vous avez emprunté ce chemin, au-delà de 20 heures. Vous devez payer des amendes.  »

La raison ?  « Après l’heure c’est l’horreur ! », dit-il en nous balayant de son monstrueux regard. Chacun met la main à son porte-monnaie. Les récits du genre, à Lubumbashi, on en connaît des centaines.

Les Congolais en liesse

Pour avoir roulé à plus de 20 km/h, un conducteur d’automobile avait droit à une sorte de torture morale. Un gros savon et un seau d’eau : il devait se laver les mains jusqu’à l’épuiser.

Voilà pourquoi, à l’annonce de l’extirpation des barrières sur ce tronçon, on pouvait voir la joie des chauffeurs et des piétons enfin libres de leurs mouvements dans cet espace. Désormais, des véhicules passent à toute vitesse, se dépassant, klaxonnant…

Pour arriver à ce résultat, les habitants avaient écrit au gouverneur du Haut-Katanga, et auraient même saisi la présidence de la République, celle de Félix Tshisekedi. L’argument était que rien ne justifiait qu’une route soit barrée parce qu’il y a une résidence présidentielle.

 

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Les commentaires récents (2)

  1. Vraiment c’était une joie immense lors de mon passage dans le boulevard Kamanyoka il ya de cela quelque 3 semaines que je roulais à grande vitesse et me voyant dépassé une Jeep privé au regard de certains JR qui ne durent rien ce jour. Ce jour là était mon deuxième jour à pouvoir Félicité encore un pas franchis par FATSHI dans son propre Pays