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Lubumbashi : cette proximité dangereuse entre écoles, marchés et églises

On répète à Lubumbashi combien l’éducation assure l’avenir de la RDC. C’est bien vrai, mais dans quelles conditions ? Surtout pas lorsque l’école se trouve à côté des tintamarres des marchés, des églises, ou des arrêts de bus.

Le quotidien des élèves à Lubumbashi devient un parcours du combattant. Ils sont obligés de se dépasser pour se concentrer sur les leçons alors que les voisins font beaucoup de bruits.

L’école envahie par les marchés et les églises

Au quartier Kimbwambwa, au nord du centre de Lubumbashi, le marché « Eureka » est accolée à une école secondaire et en face du célèbre  complexe scolaire Kiwele. Ici, les « élèves buissonniers » sont régulièrement surpris entre drogue et alcool tout autour et dans le marché. C’est la faute à celui qui a autorisé  l’implantation d’un marché à cet endroit.

Même cas, cette fois, dans l’enceinte d’une école de la foi Baha’i en plein centre-ville. Pareil pour une autre école située dans la cour de l’Eglise Baptiste sur le boulevard Katuba, au sud du centre-ville de Lubumbashi. A n’importe quelle heure de la journée, l’église chante et loue bruyamment son Dieu, ou encore c’est la chorale qui répète ses chants. L’école qui fonctionne avant et après-midi, doit faire avec.

Des arrêts de bus à côté des écoles

Les arrêts de taxis-bus jouxtent aussi les écoles. Pas facile pour les élèves de suivre les cours dans un environnement si bruyant. Vrombissement des moteurs, cris des convoyeurs, bagarres et injures entre les enfants de rue… Bref, un véritable calvaire pour les élèves! Et le comble c’est que d’autres écoles reçoivent chaque dimanche et même dans la semaine des fidèles qui louent leurs locaux pour les cultes.

« Cette école est une propriété privée de l’église qui l’a érigée et qui m’emploie. Pédagogiquement, c’est aberrant comme cohabitation, mais que voulez-vous ? s’indigne un enseignant de l’école baptiste. Certains parents sont attachés à cette école puisqu’appartenant à leur église. Mais en réalité, une telle situation est dangereuse pour les apprenants. »

L’Etat a-t-il démissionné ?

Cette situation n’est pas propre à la seule ville de Lubumbashi. C’est aussi le cas dans d’autres villes du pays. Pourtant, toutes ces écoles, soumises à ce pénible quotidien, sont reconnues officiellement par l’autorité de tutelle qui leur a délivré les autorisations de fonctionnement. Décidément, la viabilité et l’emplacement ne comptent plus comme critère pour ouvrir une école. On ne se soucie pas des conditions d’études, et même des résultats dans un tel environnement scolaire.

Il y a cinq ans, et je ne crois pas que la situation ait changé, une école était « prise en sandwich » entre un marché et un bar-hôtel. La conséquence était que les élèves désertaient régulièrement les salles de classes pour se divertir autour du marché ou du bar-hôtel.

Une fois de plus, c’est le pouvoir public qui encourage pareilles choses. Dire que des inspecteurs de l’enseignement visitent régulièrement ces écoles, on tombe des nues !

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Les commentaires récents (1)

  1. Bel article. Il y’a encore des défis à relever dans le secteur de l’éducation et l’apport de la société civile ne.serait pas de moindre…