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Lumumba et l’affaire indépendance immédiate (2)

Vous avez appris dans la partie précédente de ce blog que l’Abako, l’Association des Bakongo, a été la première à exiger l’indépendance immédiate de la RDC. Elle rejetait ainsi la proposition du professeur belge Jef Van Bilsen qui envisageait 30 ans de colonisation de plus. L’idée, selon lui, étant de former la relève qui manquait au Congo.

Mais pour l’Abako, cela impliquait 30 ans de plus pour les violences et les humiliations des Congolais.

Et si à la table ronde de Bruxelles Lumumba exigeait l’indépendance immédiate, il était leader d’un mouvement national qui voyait les choses ainsi. Ceci n’arrive que plus de cinq ans après, le mouvement ayant commencé après 1945.

Pas Lumumba, mais l’Abako en premier

Ce n’était donc pas un coup d’humeur d’un leader capricieux et inconséquent que plusieurs aujourd’hui veulent montrer. Il faut remettre tout dans son contexte, et c’est ce que j’essaie de faire dans ce blog. Mon seul souci est de partager les analyses et discussions que j’ai eues avec plusieurs personnes, en plus des lectures croisées.

L’Abako, en effet, est révoltée par la déclaration du cercle Conscience africaine, trop proche de l’Eglise catholique. Et alors, considéré pro européens, proche du système colonial. On y trouve Jean Bolikangu, et l’abbé Malula qui sera plus tard premier noir cardinal du Congo.

Ce cercle a pris acte des propositions du plan Van Bilsen et suggéré une amélioration du système colonial belge, en traitant mieux les colonisés et en accélérant la formation.

Ce que, au regard des retards accumulés par rapport à d’autres colonies noires, à Brazzaville plus proche de Kinshasa par exemple, dérange l’élite congolaise.

La question des droits humains après 1945

L’Abako n’apprécie donc pas cette réaction mesurée, voire timide et se veut plus politique. C’est en effet, un lieu de rayonnement qui fait contrepoids à Conscience africaine. C’est une association de masses, des gens ordinaires et où, malgré tout, se réunit une autre élite non catholique ou plutôt, considérée comme non conformiste.

Cette révolte profite des critiques internationales, de l’ONU et des États-Unis notamment, alertés par les protestants après la seconde guerre mondiale. Les retards dans l’autonomisation des noirs au Congo ou dans les colonies belges dérangent et le système belge doit agir vite.

La notion des droits humains, sur le plan international, en effet, prend davantage d’ampleur. En même temps, certains regardent mal la colonisation dont certaines attitudes rappellent l’esclavage déjà interdit dans plusieurs puissances occidentales. La Belgique doit envoyer des signes que les choses vont dans le bon sens.

 

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