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Qu’en est-il de la lutte contre l’impunité sous la présidence de Tshisekedi ?

Dès son arrivée au pouvoir, Félix Tshisekedi a donné une lueur d’espoir. Peut-être parce qu’il est le fils de feu Etienne Tshisekedi. Son père, auteur du fameux slogan « Le peuple d’abord », était un grand défenseur des droits de l’homme. L’élection de Tshisekedi fils à la magistrature suprême sous-entendait donc, la matérialisation de la vision de son père. Est-ce le cas aujourd’hui ?

L’une des luttes menées par le père de Félix Tshisekedi, était contre l’impunité. Personnellement, j’espérais voir la même conviction ou détermination chez son fils, surtout qu’il est maintenant aux commandes. Mais en trois ans de règne de Fatshi, la lutte contre l’impunité semble ne pas être sa priorité.

L’impunité au grand jour

Arrivé au pouvoir dans un contexte tendu, Félix Tshisekedi s’est vu obligé de diriger avec les mêmes personnes qui avaient travaillé avec son prédécesseur. Son père était un farouche opposant du régime Kabila, qu’il qualifiait d’ailleurs d’un régime d’impunité.

La coalition Kabila-Tshisekedi n’a donc rien changé, car plusieurs postes stratégiques étaient sous l’emprise des hommes de Kabila. Et c’était l’excuse des partisans de Félix Tshisekedi, quand ils le défendaient.

Pourtant, aujourd’hui tout est sous contrôle du chef de l’Etat actuel, mais l’impunité persiste. L’un des cas flagrants de l’impunité, c’est la libération de Willy Bakonga.

L’ancien ministre Bakonga a été condamné au mois d’avril 2021 à trois ans de prison pour des faits de blanchiment de capitaux et de transferts de capitaux vers l’étranger. A la grande surprise de tous, Bakonga est libre de ses mouvements depuis novembre 2021.

Selon les rumeurs, il aurait bénéficié de la grâce présidentielle. Thèse qu’a rejetée la ministre de la Justice, affirmant que Willy Bakonga n’est pas éligible à la grâce présidentielle. Elle a même ordonné que ce dernier soit ramené en prison.

Chose étonnante, l’ancien ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique est toujours en liberté. Récemment, il a même annoncé son adhésion à l’Union sacrée de Félix Tshisekedi. En plus, il est soupçonné d’avoir détourné 1,5 million de dollars, somme initialement destinée à l’acquisition de matériels de lutte contre le Covid-19 dans les écoles.

Selon l’Inspection générale des finances, Willy Bakonga aurait détourné 62 milliards de francs congolais et 25,5 millions d’euros des frais de fonctionnement du ministère qu’il dirigeait. Il aurait signé des arrêtés pour créer des écoles fictives et nommé des enseignants sans école ni bureau. Il n’a d’ailleurs jamais été entendu sur ces dossiers.

Manque de sanctions à l’égard des personnalités coupables de fautes graves

A moins que quelqu’un soit en mesure de prouver le contraire, jusqu’à ce jour, certaines personnalités sont intouchables, malgré le fait qu’elles aient commis des fautes graves. Je ne préfère pas parler de différents scandales causés à la présidence de la République impliquant plusieurs conseilleurs du président. La mégestion, les pots-de-vin et l’impunité continuent de gangréner les sphères du pouvoir, même après le départ de Joseph Kabila.

A propos de l’ancien chef de l’Etat et ses collaborateurs, Félix Tshisekedi était clair là-dessus. En septembre 2019, il avait déclaré qu’il ne comptait pas aller fouiner dans le passé. Ce n’est donc pas étonnant de voir les auteurs présumés d’atteintes aux droits humains sous l’ancien régime, continuer à circuler librement. Alors je me pose cette question : si Tshisekedi a choisi d’excuser les collaborateurs de son prédécesseur, sera-t-il plus sévère avec ses propres collaborateurs ?

En somme, les auteurs de détournements, de violations des droits de l’homme et d’autres maux ne se sentent toujours pas inquiétés. Bref, l’impunité persiste même sous Félix Tshisekedi.

 

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