Où que l’on se rende dans la ville de Kinshasa, il y a des restaurants de fortune surnommés malewa. Là, avec moins d’argent, vous mangez à votre faim. Seulement voilà, ce type de restaurants comporte des risques de maladies telles que la fièvre typhoïde. Selon un responsable sanitaire, aucun de ces établissements ne se conforme aux normes d’hygiène.
Les malewa se sont érigés en restaurants préférés des Congolais où ils peuvent s’offrir à manger avec un petit budget. Malheureusement, ces restaurants précaires se foutent du respect de règles d’hygiène. Plusieurs clients affirment être déjà tombés malades après avoir pris un repas dans un malewa. Malgré ce risque, les Kinois ne s’empêchent jamais de fréquenter ces restaurants de fortune. C’est pour eux la meilleure option pour un repas à bas prix.
Une clientèle spécifique
Généralement, les malewa sont fréquentés par une population masculine, jeune et célibataire, dont l’âge varierait entre 13 et 40 ans. Souvent, ce sont des gens qui se débrouillent dans de petites activités génératrices de revenus : vente à la sauvette (shayeurs), porteurs, pousse-pousseurs, petits commerçants, agents de l’Etat, etc. A ces cliens s’ajoutent des personnes issues de familles modestes qui préfèrent les malewa pour des raisons diverses : rapidité de service, coûts abordables, manque de temps de faire la cuisine à la maison, proximité du lieu de travail…
L’infrastructure des malewa est souvent précaire. Soit, ce sont des bâches; soit des baraques faites en tôles usées. Les mouches y circulent aisément… Et dans ces conditions, même bien préparés, les plats peuvent être contaminés par divers microbes et particules évoluant à l’air libre.
Diversité de plats
Les malewa regorgent de presque toutes les spécialités culinaires congolaises. Ils expriment la culture alimentaire de différentes ethnies du pays. Et vous n’avez qu’à faire votre choix. Cependant, trois plats dominent le quotidien des malewa :
- Le fufu : cuit à base de farine de maïs ou de manioc, le fufu est une patte légèrement solide qui se sert de préférence à chaud. Celle-ci est découpée en de boules rondes dont les habitués de malewa raffolent ;
- La chikwangue : plat obtenu après rouissage des tubercules de manioc et cuit à l’étouffée ;
- Enfin le riz et le haricot.
Ces plats sont accompagnés de légumes, généralement d’une salade de feuilles de manioc appelée pondu ; de haricots à la sauce tomate ; des amarantes (bitekuteku) et les plus populaires à Kinshasa restent le fumbwa et le nsaka madesu, (un délicieux mélange de pondu et de haricot).
La viande de vache, de chèvre, de sanglier etc., et le poisson font partie de mets les plus consommés dans les malewa . C’est le cas entre autres, de mpiodi (chinchards), de poulets, mais aussi de poissons fumés et salés généralement servis à la sauce tomate. Le pain à la moamba (patte d’arachide) peut aussi faire l’affaire.
Des croyances qui encouragent l’insalubrité
Le manque d’hygiène dans les malewa serait peut-être une conséquence des croyances populaires erronées selon lesquelles « moto moindu akufaka na microbe te ». Traduction : « L’homme noir ne meurt pas de microbes. » La contamination aux microbes se fait aussi à cause du manque de précautions et surtout de l’exposition des ustensiles à la poussière et à l’air ambiant.
La conservation des aliments reste préoccupante dans cette activité qu’est le malewa. Des aliments mal conservés peuvent être source de maladies des mains sales : diarrhée, vomissements, amibiase, etc.