Nous perdons quelquefois nos proches à cause d’une erreur commise par le corps médical. De telles erreurs arrivent souvent et peuvent être liées à une mauvaise prescription, un mauvais traitement, un mauvais diagnostic ou une opération qui a mal tourné.
Mais la question est : que faire quand nous sommes au courant que le décès a été causé par une défaillance humaine ? Devrons-nous poursuivre l’auteur en justice ?
Négligée par son médecin, elle a frôlé la mort
Nous sommes à Kinshasa, la capitale de la RDC. Une appendicite est diagnostiquée chez une jeune fille et nécessite une intervention urgente. Mais l’hôpital exige une somme exorbitante avant de passer à l’opération. Somme que les parents de la fille n’ont pas. L’accord est finalement trouvé entre les deux parties et l’opération a eu lieu avec succès.
Mais plus tard, en attendant la cicatrisation, la douleur s’intensifie chaque jour. Difficile de supporter, la jeune femme retourne à l’hôpital qui avait effectué l’opération. Et là-bas, le médecin constate qu’il avait mal suturé la plaie. Mais, étonnez-vous, il demande la même somme d’argent pour réparer son erreur !
La famille n’a pas d’autre choix que de faire attendre la malade malgré sa souffrance, le temps de faire la récolte d’argent. Une semaine plus tard, la somme réunie est remise au médecin, une nouvelle date est fixée. Malheureusement, le docteur voyage à Matadi plutôt que de soigner sa patiente. « Il avait informé l’hôpital qu’il ne serait pas disponible cette semaine et qu’il n’avait pas de cas urgent actuellement », dit l’hôpital à la famille.
Excédés, les parents de la fille décident de chercher un autre médecin et déboursent à nouveau une autre somme d’argent, quoique plus raisonnable, pour rectifier ce qui était mal fait par le premier médecin.
Après un tel calvaire, devrons-nous prendre la décision de poursuivre ce médecin en voyage pour négligence et manque de professionnalisme ? J’adresse cette question non seulement aux médecins, mais aussi au législateur.
Avis d’un médecin
« Le fait de suturer par erreur deux structures organiques s’appelle une maladresse technique et qui relève d’une erreur médicale », nous explique Dr Mafuta Boston Stone. D’après lui, la personne supposée victime peut saisir le conseil de l’ordre à travers l’instance juridictionnelle qui va statuer sur la nature de cette erreur et établir si le médecin est fautif. Si l’erreur commise relève d’une faute médicale et que la responsabilité du médecin est mise en cause, la juridiction saisie le sanctionnera.
Il faut aussi savoir qu’un médecin peut s’excuser pour une erreur commise, mais pas pour une faute. Et cette fois-ci, il doit tenir la personne victime au courant. Il n’a pas le droit de réclamer des paiements supplémentaires pour la réparation de son erreur.