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Meeting de l’opposition : entre les lignes du discours de Tshisekedi

31 juillet 2016, des milliers de personnes font face au stade des Martyrs de Kinshasa pour participer au premier meeting du Rassemblement de l’opposition et le premier aussi pour Etienne Tshisekedi depuis 2011.

Vers 9h, les militants de tous les partis et organisations membres du Rassemblement remplissent l’esplanade avec des drapeaux de toutes les couleurs de l’opposition. UDPS, G7, Dynamique de l’opposition, Alternance pour la République, même la Lucha et d’autres mouvements citoyens sont représentés. Dans leurs mains, des banderoles pour demander la libération de leurs collègues et de tous les prisonniers politiques.

« Ya mbongo te, Ya ofole, toye pona ekolo », scandent les jeunes, « sans argent, volontairement, nous sommes venus pour le bien de notre pays ». Sur place, des jeunes font un cercueil de circonstance pour enterrer, chantent-ils, le 19 décembre à minuit, l’actuel régime en cas de la non-organisation des élections dans le délai constitutionnel.

Le message de Tshisekedi

Prenant la parole, le sphinx de Limete demande une minute de silence pour les souffrances des Congolais de l’Est. Reprenant la parole, dans son discours, le président du Rassemblement fait de la libération des prisonniers politiques un préalable au dialogue. « Si le facilitateur ne jouit pas de la confiance du peuple, il ne peut pas travailler pour le peuple, mais pour l’ennemi », dit-il. A ses yeux, le facilitateur du dialogue « Edem Kodjo est un traitre, un grand kabiliste ».

Poursuivant son speech, il dit qu’il ne veut pas de violence, car depuis 30 ans, trop de sang a coulé. « L’ONU a donné un grand instrument, la CPI », rappelle Etienne Tshisekedi. Grâce à elle, la CPI, l’armée et la police travaillent désormais pour tous les Congolais et non pour un individu ou un groupe de gens. Tout au long de son discours, l’autoproclamé président du parti en 2011 ne cesse de dire que le peuple doit se prendre en charge et exprimer sa souveraineté… Célèbre phrase du feu Président Laurent Kabila, de qui il était l’opposant.

« Si les échéances ne sont pas organisées, le peuple devra se prendre en charge. Et si la CENI ne convoque pas les élections d’ici le 19 septembre, ce sera de la haute trahison », dit Etienne Tshisekedi qui nomme la période actuelle comme étant un « préavis » donné au gouvernement.

Une phrase dite par l’homme à la légendaire casquette a retenu mon attention : « Le Congo dispose déjà de la fondation sur laquelle j’ai le devoir de consolider avec vous la construction de la République : la Constitution. » On voulait qu’il annonce ses couleurs, elles sont désormais connues. L’avenir nous en dira plus.

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Les commentaires récents (2)

  1. Un excellent reportage !
    Concernant la célèbre phrase « Le peuple doit se prendre en charge », je trouve que le contexte dans lequel elle a été prononcée par feu Laurent-Désiré Kabila n’est pas le même que celui dans lequel elle a été prononcée par Étienne Tshisekedi.
    C’est tout à fait admirable que ce grand meeting se soit tenu dans le plus grand calme. Et c’est tout à fait dommage qu’en dehors de Kinshasa, à Lubumbashi par exemple, des gens se soient fait interpeller uniquement parce qu’ils voulaient manifester leur joie avant même la tenue du meeting à Kinshasa ! Bravo à la police de Kinshasa ! Puisse désormais la police nationale congolaise se comporter de manière si louable à travers toute la République !