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Moraliser la vie politique pour en finir avec le cumul des mandats en RDC

Je trouve que le mode de gouvernance qui a prévalu en RDC jusqu’à fin 2018 est l’un des plus scandaleux. De l’aveu de certains députés honnêtes, tels que le député Delly Sesanga, plus de deux tiers du budget national servent à la rémunération des membres des institutions et au fonctionnement de celles-ci. Où est l’intérêt du peuple que tout le monde prétend servir ? Ah le peuple, qu’il attende ! On prépare sa nourriture…

Pendant ce temps, le peuple peut avaler du vent. Le changement arrive… La politique est ainsi devenue la voie royale pour le rêve, en même temps que s’enrichissent les plus grands vendeurs de rêves. Les émoluments de certains députés ont avoisiné les 4500 USD pour les 6000 attendus dès les premiers paiements en mars, d’après Juvénal Munubo élu du Nord-Kivu.

Plus de 15 000 candidats pour 500 sièges à l’Assemblée nationale

Autant les mouches sont attirées par le miel, autant tous les opportunistes et autres assoiffés d’argent ont couru vers les nouvelles assemblées législatives congolaises. Ils étaient, en effet, plus de 15.000 à postuler à la députation nationale lors des dernières législatives, pour 500 sièges disponibles. Même pour une demande d’emploi, je ne pense pas que l’on ait jamais enregistré au monde un tel gigantesque écart entre l’offre et la demande d’emploi.

Pour battre campagne, certains candidats se sont même dangereusement endettés. D’autres sont allés jusqu’à hypothéquer leurs biens meubles et immeubles, alors que d’autres encore, ne pouvaient faire mieux que promettre l’irréalisable. Certains candidats auraient même cherché à faire intervenir des fétiches…

À la fois candidat député national et provincial

Avaient-ils un idéal valable, ceux qui ont postulé à la fois à la députation nationale et provinciale ? L’objectif était, semble-t-il d’être à tout prix quelque part dans une Assemblée de députés. Pour de gros salaires que n’atteindront sûrement jamais de leur vie les enseignants du primaire et du secondaire.

La députation provinciale n’était que « le plan B » au cas où ça ne marcherait pas au niveau national, terrain où le combat était rude. Et au cas où ça marcherait quand même pour la députation nationale, le poste à l’Assemblée provinciale irait au suppléant (généralement l’épouse ou l’enfant du candidat). Puisque curieusement, la même loi qui interdit à une même personne de cumuler deux mandats électifs, autorise à être élu à plusieurs postes à la fois.

Ainsi le business politique ou « députaionnel » a élu domicile au Congo ! Candidat aux législatives nationales et provinciales, aux sénatoriales et même à l’élection des gouverneurs, tout ça pour une même personne au même moment. Je pense qu’il faut qu’il y ait un peu de moralité dans cette politique congolaise. Puisqu’au final, pourquoi demander des mandats qu’on ne saurait, ni physiquement ni légalement exercer ?

 

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