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Nations unies ne répétez pas les erreurs de 1994 ! 

Depuis le mois d’août, la mission des Nations unies en RDC (Monusco) fait entrer sur le sol congolais des ressortissants sud-soudanais qui fuient la guerre.

Elle les cantonne dans trois sites différents, tous situés à l’est du pays. Aux derniers chiffres, la Monusco parle de 30 000 réfugiés non armés et 187 militaires préalablement désarmés. En 1994, c’est le même scénario qui s’est déroulé quand des hutus rwandais ont été amenés sur notre territoire. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire que c’était la genèse des malheurs du Nord-Kivu. 

Parmi ces milliers de réfugiés rwandais venus en RDC en 1994, il y avait aussi des extrémistes hutus,  des génocidaires camouflés selon un rapport de MSF. « De 1994 à 1996, dans les camps du Zaïre, le long de la frontière rwandaise, se mêlent miliciens, anciens soldats et leaders, militaires et politiques, impliqués dans l’exécution du génocide et dans le développement d’actions armées contre le nouveau pouvoir rwandais », indique-t-il. 

Il y a eu les années suivantes des actions conjointes menées par les armées congolaises et rwandaises contre les réfugiés qui s’étaient constitués en rébellion FDLR (forces démocratiques pour la libération du Rwanda). La suite est connue : ces FDLR tuent dans le Masisi les populations tutsi même congolaises, qui s’exilent au Rwanda en 1995. Puis des milices tutsi soutenues par le Rwanda et l’Ouganda se créent pour la défense des tutsi congolais (CNDP et M23 entre autres). C’était parti pour un cycle de violences qui a coûté la vie à 6 millions de Congolais selon certains experts. La générosité du peuple congolais se retourna contre lui ! Les Nations unies à l’époque pensent pouvoir maîtriser la situation mais on sait vingt ans après que cela n’a pas été le cas.  Parmi les réfugiés, impossible de distinguer le milicien du civile, le génocidaire de la victime.

Aujourd’hui c’est quasiment la même histoire qui se répète : la Monusco dit être intervenue pour des raisons humanitaires en faveur de ces ressortissants sud-soudanais. Les 30 000 réfugiés sont pris en charge par le Haut conseil des Nations unies pour les réfugiés. La Monusco reconnaît qu’on ne peut pas distinguer parmi ces réfugiés qui est milicien et qui ne l’est pas. Seules 187 personnes sont identifiées comme des militaires et prises en charge par le programme désarmement, démobilisation, rapatriement, réintégration et réinstallation (DDRRR). La Monusco dit surveiller chacun de leur mouvement et garde leurs armes dans leurs installations. Elle assure aussi qu’elle travaille avec le gouvernement congolais et sud-soudanais pour trouver des mécanismes afin de mettre une fin rapide à cette situation. 

Mais le peu de clarté dans cette affaire inquiète. Des discours différents sont tenus. Le 17 août, depuis New York, un communiqué des Nations unies signale la présence du rebelle Riek Machar sur le sol congolais. Le porte-parole du gouvernement Lambert Mende nie alors en bloc. Ce n’est que ce mercredi 14 septembre, un mois après, que la Monusco fait savoir que Machar est entré sur le sol congolais avec son aide et l’accord du gouvernement congolais ! Un choix délibéré ou subi du gouvernement  congolais ? Quand les Nations unies disent s’inquiéter de la situation et de la présence de ces rebelles sur le sol congolais en plus à l’Est si meurtrie, la Monusco elle cherche à rassurer et dit avoir le contrôle. Deux discours pour des institutions censées travailler ensemble.

Actuellement, la confusion règne au sein des 30 000 réfugiés. On parle en plus de dizaines de miliciens qui seraient encore dans le parc de la Garamba et qui refuseraient de rendre les armes. Parmi la centaine reconnue, 17 sont à Goma pour des soins et les autres à MUNIGI. 

Sachant ce qui s’est passé en 1994, la Monusco, les gouvernements congolais et sud-soudanais devraient jouer la carte de la franche collaboration avec la population congolaise et impliquer la communauté internationale pour rapatrier rapidement ces rebelles et réfugiés. On ne sait que trop bien comment les milices accueillies au Congo payent leur hôte. Oubliant d’attaquer leur pays d’origine, ils s’en prennent aux Congolais. 

 

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