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Nini tosali te : on ne reconstruit pas un pays avec une jeunesse désespérée

Dans son clip intitulé « Nini Tosali te ?» (Que n’avons-nous pas fait, en lingala), le groupe de rap MPR de Kinshasa fustige la politique congolaise. Il l’accuse de manquer de vision. Il laisse aussi transparaître que notre jeunesse aurait tout fait, tout essayé, et rien ne marche.

Ce bilan d’échec, puisqu’il faut bien trouver un coupable, ils le mettent sur le dos de la seule élite dirigeante. Ce qui est très facile à faire !

Ma réaction

Comme nous sommes dans un pays de droit, je me permets donc, par ce billet, de répondre à ce clip de mes compatriotes. En effet, dans ce clip qui démarre sur une note positive, d’un enfant qui émet le vœu de devenir un « grand médecin », les artistes mettent même Dieu sur le banc des accusés. Ils disent aussi ne plus avoir envie de voter. Une vision que je ne partage pas.

« Que n’avons-nous pas fait ? » suppose ne plus avoir à faire face à une situation dont le sort serait scellé. La question c’est : est-ce pour autant qu’il faut tout abandonner, au point de refuser de prendre une part active, au processus électoral ? Je ne pense pas. Parce qu’on ne (re)construit pas un pays avec une jeunesse limitée, dépassée, qui est fatiguée d’essayer, une jeunesse désespérée. Sinon, comment une jeunesse qui n’a plus rien à faire, pourra-t-elle renverser la vapeur, elle qui n’a plus envie de participer au processus électoral ?

Que n’avons-nous pas fait ?

Depuis 1960, nous n’avons pas beaucoup fait. Nous n’avons pas appris à nous assumer. Il nous faut plutôt apprendre de nos erreurs et ne pas rejeter la faute sur les autres. A ce sujet, Youssoupha nous interpelle : « Avant d’essayer de changer le monde, les gens et leur histoire, faudrait que je change l’enfoiré que je vois dans mon miroir… » Il me semble que le pays ira de l’avant, quand nous cesserons de penser que c’est à cause de X, Y ou Z que ça ne marche pas.

Chanter « On nous a dit que si Mobutu partait, tout changerait, il est parti et rien n’a changé ; que si Kabila partait, tout s’améliorerait, il est parti et c’est toujours compliqué », c’est trop facile. Surtout si c’est sans se demander ce que nous faisons du testament laissé par M’zée Kabila, le tombeur de Mobutu. Nous n’avons pas appris à nous prendre en charge, à écrire l’histoire glorieuse de notre pays comme le voulait Lumumba, à améliorer chacun à son niveau, les choses, comme le souhaitait Mobutu.

MPR, prodrome d’une jeunesse désespérée ?

Alors, comment est-ce que le pays connaitra son envol ? N’est-il pas temps pour nous, d’apprendre à nous délester du tribalisme, du régionalisme, du favoritisme, du fanatisme et de tous les maux qui sont nos péchés mignons à nous tous, pour (re)mettre notre pays sur la carte des nations ?

Chers compatriotes du groupe MPR, nous sommes tous responsables de la situation actuelle de notre pays. Et ce que nous n’avons pas encore fait, c’est entre autres, nous adapter, acquérir les compétences du moment, étudier pour créer et non nous enfermer.

Si vous me lisez, sachez que vous avez besoin de changer de lyric et de nous donner la force d’espérer, car on ne (re)construit pas un pays avec une jeunesse désespérée !

 

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Les commentaires récents (2)

  1. L administration est une continuité lors de une remise et reprise on prend ce qui marche et ce qui n a pas marché envie d améliorer les conditions de vue de ses patriotes et se sont les décideurs qui sont la file de lance tant ns aurons des positions partisanes ns n encourager