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Nominations, chaises musicales et jeunesse ignorée

En nommant les mandataires de certaines entreprises publiques, Félix Tshisekedi confirme ce qui se murmurait : il n’y a guère de place, aux manettes de l’Etat, pour les obédiences nouvelles ou les carrières en devenir…

A défaut de pouvoir modifier les résultats officiels des derniers scrutins, les opposants dépités s’étaient égosillés à dénoncer un « nouveau Congo » en trompe l’œil dont les ficelles seraient toujours tirées par les tenants de l’ancien régime. Les toutes fraîches nominations de mandataires de quelques entreprises publiques ne dérogent pas à ce qui ressemble déjà à une règle : le partage du gâteau encore largement favorable au kabilisme.

On prend les mêmes et on recommence ?

C’est dans une série d’ordonnances lues à la télévision nationale, ce mercredi 10 juin, que les oreilles des Congolais ont résonné de patronymes bien connus : Cedrick Tshizainga à la Ligne maritime congolaise (LMC), Abdallah Bilenge et Bienvenue Liyota Ndjoli à la Régie des voies aériennes (RVA) ou encore José Makila et Franklin Mabaya Bongila à la Société commerciale de transport et port (SCTP). Certes, le Cach de Fatshi voit l’ancien directeur de campagne adjoint Laurent Batumona nommé à la direction générale de la dette publique (DGDP), mais la réapparition d’un nom comme celui de Lambert Mende Omalanga –frais émoulu président du Conseil d’administration de la LMC–, retentit comme une mémoire d’outre-tombe politique. L’ancien porte-parole zélé du régime de Joseph Kabila ne semblait pourtant pas épargné par la période consécutive à la vraie-fausse alternance au sommet de l’Etat.

Si la fourniture de « planques » publiques aux vieux caciques, en guise de confortable cimetière d’éléphant, est un classique dans la politique africaine, le jeu des chaises musicales a pour principe de laisser quelques figures sur le côté de la route politicienne. Et force est de constater, 18 mois après l’accession de Félix Tshisekedi au pouvoir, que c’est son propre camp qui a payé les pots cassés du relooking national. Lambert Mende promu et Vital Kamerhe jugé : les plus brillants scénaristes de Netflix auraient peiné à imaginer de tels coups de théâtre…

La jeunesse oubliée dans les nominations

Que d’anciennes gloires goûtent une semi-retraite douceâtre aux frais de la princesse ne choquerait pas davantage, si la jeunesse était, en même temps, promue aux leviers de la gestion nationale. Or, c’est l’autre enseignement des nominations de mandataires publics : kabilistes ou tshisekedistes, les nouvelles générations n’ont pas leur place à la mangeoire. Le rajeunissement des récents gouvernements n’avait-il été qu’un coup marketing dans l’eau pour faire avaler la pilule du « deal » entre l’ancien et le nouveau président congolais ?

Au récent Forum de Paris sur la paix, en novembre dernier, Fatshi avait pourtant déclaré sa flamme à la jeunesse congolaise. Chassez le naturel politicien, il revient au galop…

 

 

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