Un procès a quatre parties essentielles en droit pénal : l’instruction du dossier, les plaidoiries, le délibéré et le verdict. L’instruction dans le procès Kamerhe étant terminée depuis le 4 juin, place aux plaidoiries à partir de ce jeudi 11 juin. C’est ici que les avocats des prévenus doivent mettre toutes leurs forces dans la bataille pour prouver l’innocence de leurs clients. Car, il n’y aura pas une occasion à ce premier dégré.
Le procès Kamerhe et consorts reprend ce jeudi 11 juin à la prison centrale de Makala à Kinshasa. Comme on dit : ça passe ou ça casse. Le ministère public et la partie civile vont certainement utiliser leur artillerie lourde pour assommer les prévenus. Leur objectif est que Kamerhe et ses coaccusés soient condamnés aux peines prévues par la loi.
La défense de Kamerhe va-t-elle renverser la situation ?
Un bon avocat est celui qui réussit à obtenir l’acquittement de son client, disait un analyste indépendant. C’est ici que les avocats de la défense doivent comprendre que l’heure est grave. S’ils n’arrivent pas à convaincre dans leur stratégie de défense, leurs clients risquent gros. N’oublions pas que Kamerhe encourt 20 ans de prison en vertu de l’article 145 du code pénal congolais livre II. La défense doit éviter des fantaisies et des légertés, car la vie de ses clients est en danger. Et dans ce procès Kamerhe, c’est la force, la qualité, la hauteur, la pertinence et la profondeur des arguments qui feront la différence.
Je répète : en dehors de cette étape des plaidoiries, il n’y a pas une autre occasion de défendre les accusés à ce premier degré. Sauf, en cas de condamnation, les accusés pourront faire appel ou se pourvoir en cassation, au nom du principe du double degré de juridiction.
Mon souhait le plus ardent est que le directeur de cabinet du chef de l’Etat soit acquitté et retrouve son poste, sa famille et ses enfants. Mais c’est le tribunal qui en décidera le moment venu. J’ose espérer que ce procès ne sera ni politique ni un réglement des comptes. Que seul le droit soit dit.