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Parlementaires congolais : il n’y a pas que Kabila qui trouve un intérêt au glissement

Les députés et sénateurs congolais sont tous hors mandat, tout comme d’ailleurs le président Joseph Kabila, pourtant le seul à ce jour traqué pour le glissement de mandat. Ceci n’empêche pas ces parlementaires de percevoir mensuellement de lourds émoluments sur le dos des contribuables, une population pauvre qu’ils prétendent encore représenter valablement.

Dans l’incertitude d’une prochaine réélection, nombreux parmi nos parlementaires prient pour que le glissement (dépassement) de mandat en cours soit indéfini, afin de continuer à bénéficier de ces mensualités. Car, comment comprendre qu’un sénateur ou député provincial élu en 2006, continue à être payé pour le même mandat de cinq ans en 2018 ?

Mandats indéfinis et émoluments indûment perçus

Lorsque nos parlementaires ont été élus, le peuple congolais leur avait accordé un bail de cinq ans à renouveler dans les urnes. Aujourd’hui, ils ont dépassé l’échéance, de deux ans pour les députés nationaux et de six ans pour les sénateurs et les députés provinciaux. On dirait déjà des fonctionnaires publics, ces élus désormais sans aucune légitimité.

Cependant, cette illégitimité ne semble déranger personne, ou presque. Ils continuent à siéger dans l’hémicycle et, plus encore, de percevoir des émoluments et primes, dont le montant est environ 60 fois plus élevé que le salaire d’un enseignant du secondaire.

Sûrement nombreux sont ces parlementaires qui prient le ciel pour que le glissement des institutions en cours perdure. Alors ils mangeront indéfiniment leur gâteau. Pour plusieurs d’entre eux, on ne les a jamais vus défendre les intérêts de leurs électeurs. Ils sont eux-mêmes sûrs ou presque qu’ils ne rejoindront pas l’hémicycle aux prochaines élections. Alors laisse-les bouffer !

37 millions de dollars en un an

En cette période où le peuple congolais réclame des élections afin de se choisir ses nouveaux représentants valables, nos parlementaires devraient lui prêter main-forte. C’est de cette façon qu’ils pourront prouver qu’ils ont des comptes à rendre à leurs électeurs, et qu’ils les représentent réellement.

Le député national Martin Fayulu, élu en 2011 pour cinq ans, a remboursé la totalité de ses émoluments du mois de janvier 2018. Il considère, dorénavant illégitime le Parlement, tout comme ses collègues qui continuent à siéger pour défendre leur intérêt et ceux de leurs partis respectifs.

Que nos parlementaires renoncent tous à leurs mensualités ? C’est juste une utopie. Car actuellement, le Parlement est plus constitué de mangeurs que de patriotes, qui mettent en avant l’intérêt de la nation et de la population pauvre. Certains pourraient ne même pas savoir, parmi eux, que l’argent qu’ils gagnent vient de la population qui reste plus pauvre, cinq à onze ans après leur élection. Mais si du moins un tel miracle arrivait à se produire en RDC, voir les parlementaires renoncer à leurs émoluments puisqu’eux-mêmes illégitimes, l’Etat économiserait plus de 37 millions de dollars en un an. Un montant qui peut contribuer à l’organisation des élections, non ?

Faut pas rêver ?

Il faut demander cela aux ministres du Luxembourg ou aux parlementaires de la Grèce d’après la crise d’austérité. Pas aux Congolais amateurs de glissement. Qui voudrait accepter de scier l’arbre sur lequel il est assis ? Les réactions qui ont fait suite à l’action du député Martin Fayulu, surtout de la part de certains parlementaires, montrent clairement qu’ils ne sont pas prêts d’accepter un tel sacrifice.

Nos parlementaires s’accrochent à l’alinéa 2 de l’article 103 de la Constitution. Il stipule que « le mandat de député national (pareil pour les autres élus) commence à la validation des pouvoirs par l’Assemblée nationale et expire à l’installation de la nouvelle Assemblée ». On comprend que même si le glissement actuel prend plus d’une décennie, nos ex-représentants ne s’en plaindront nullement.

Le peuple congolais doit tirer les leçons du profil même des députés qu’il se choisit. Il faudrait éviter, aux prochains scrutins, de voter pour des individus qui ne pensent qu’à leur ventre.

 


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Les commentaires récents (1)

  1. J suis congolais nous n avons que Dieu seul pour père, que nos autorités fassent tout ce qu ils veulent mais qu elles sachent qu’un jour certaines auront honte des congolais, qu elles pillent le trésor public jusqu’à leur faim il y a un temps pour tout………On ne vomit pas seulement ce qui est ameure même ce qui contient du sucre on peut toutefois le .vomir……………..