Dans le théâtre politique africain, une nouvelle pièce se joue : « Paul Kagame et la Symphonie des Sanctions ». Le président rwandais, habitué à orchestrer les événements à sa guise, se retrouve cette fois-ci face à une partition dissonante. Les sanctions internationales, telles des notes discordantes, viennent troubler la mélodie qu’il tentait d’imposer dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Acculé par la communauté internationale pour son rôle présumé dans le soutien au M23 en RDC, Kagame, d’ordinaire maître de son verbe, semble chercher la langue adéquate pour exprimer son désarroi. Son fidèle bras droit, James Kabarebe, récemment sanctionné par le Trésor américain pour ses liens avec les rebelles du M23 , lui suggère alors le tshiluba, une langue congolaise. Une ironie mordante, lorsque l’on sait que Kabarebe est accusé d’avoir joué un rôle clé dans les opérations du M23 en RDC, exacerbant la crise humanitaire dans la région.
Cette proposition linguistique serait-elle une tentative de diversion ou une reconnaissance implicite des liens étroits entre Kigali et les affaires congolaises ? Quoi qu’il en soit, le choix du tshiluba pour exprimer la détresse présidentielle pourrait symboliser une volonté de se rapprocher de ceux qu’il est accusé de déstabiliser. Mais au-delà de la langue, c’est la musique des sanctions qui résonne désormais aux oreilles de Kagame, une mélodie qu’il lui sera difficile d’ignorer.
Ainsi, dans cette satire, Paul Kagame, chef d’orchestre habitué à diriger sans fausse note, doit désormais composer avec une symphonie cacophonique où chaque sanction est un coup de cymbale, rappelant que même les maestros peuvent être désaccordés.