Prison centrale de Mbujimayi
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Le pavillon d’enfants à la prison de Mbujimayi, un enfer pour mineurs

En tant qu’avocat, je suis intervenu plusieurs fois dans les dossiers où les enfants sont accusés et détenus pour infractions au tribunal pour enfants à la prison centrale de Mbujimayi. Mais c’est terrible de constater que ces enfants en détention n’ont ni eau à boire, ni aliments, encore moins les installations hygiéniques. Tout ce qu’ils ont c’est un environnement infecté par des odeurs nauséabondes quotidiennes.

J’ai eu à visiter le pavillon d’enfants à la prison centrale de Mbujimayi. J’avoue que c’est un lieu où aucun parent ne peut accepter de voir entrer son enfant, délinquant soit-il. Des conditions de détention abominables infligées à ces êtres vulnérables.

Comme dans un camp de concentration

Dans ce pavillon pour enfants, il y a deux locaux : l’un pour les filles et l’autre pour les garçons. Ces cellules sont à la merci du froid, des moustiques et de diverses intempéries. Ici, filles et garçons ont une cour commune, pas d’ombrages ni lieu de loisir pour leur permettre de se divertir. À mon avis, ce lieu reste un mouroir oublié, une sorte de camp de concentration ou de martyrisation de ces jeunes filles et garçons. Je crains même que ça ne devienne un lieu d’initiation à la révolte juvénile. En tout cas, ce n’est pas un centre de rééducation que cela aurait dû être.

Je me rappelle que certains parents versaient simplement des larmes en voyant leurs enfants bien aimés vivre dans ces conditions.  « J’aurais aimé que ma fille aille à l’école avec ses amies. Je veux qu’elle soit avec nous en famille. Mais elle est ici dans cette maudite prison où elle ne reçoit aucune éducation », me disait une femme.

Rendre vivables les lieux de détention pour enfants

Les conditions de vie de ces enfants dans cette partie de la prison de Mbujimayi laissent conclure qu’ils sont en enfer et sont condamnés à mourir à petit feu. A la tombée de la nuit, tous dorment à même le sol, comme des bêtes. Les récipients  contenant leurs matières fécales sont placés juste-là à côté dans leurs cellules respectives. Ils n’ont pas d’eau pour assurer leur hygiène corporelle.   Beaucoup de risque de contracter des maladies de mains sales.

Je pense que l’État devrait au plus vite humaniser les lieux de détention des enfants, étant donné qu’ils font partie de la catégorie de personnes vulnérables.

Papy Nzengu

 

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Les commentaires récents (0)

  1. Article poignant; à part l’état, la société civile peut aussi se mobiliser via les associations et autres jeunes afin de mener des actions volontaires pour améliorer le quotidien de ces enfants..