Au cours du mois de janvier 2021, Fiston Mahamba, journaliste et co-fondateur de Congo check, a effectué un voyage en Tanzanie avec trois de ses collègues. Arrivés à Zanzibar, ils ont rencontré un flux de touristes venus des quatre coins du monde. Et c’est là que Fiston a contracté le virus. Il nous explique comment il l’a vaincu et comment il a passé cette épreuve en tant que père et époux.
Dans tous les espaces publics que Fiston et ses amis ont visités à Zanzibar, il a remarqué que la plupart des visiteurs ne portaient pas de masque. Ils ne se lavaient pas les mains non plus. Parfois, Fiston sortait le soir avec ses amis pour aller se divertir après de longues journées de travail.
Jusqu’à la mort du président Magufuli Pombe, la Tanzanie n’était pas engagée comme il faut dans la lutte contre l’épidémie. Le chef de l’État encourageait plutôt sa population à prier Dieu pour s’en préserver.
Perte d’odorat, toux sèche, ces symptômes du virus
Après sept jours passés à Zanzibar, Fiston et ses collègues décident de rentrer en RDC. A l’arrivée, il n’y a pas de test à l’aéroport de Goma. S’il faut se faire tester, c’est un choix personnel. Revenant donc d’un milieu qu’il estime propice à la contagion, Fiston décide quand-même de passer un test Covid le lendemain de son arrivée au pays.
Le premier test rapide qu’il passe dans un hôpital public se révèle positif. En tant que père de famille, les médecins lui demandent de s’isoler pour ne pas contaminer le reste de la famille. Et comme c’est un nouveau virus, la plupart des membres de famille de Fiston n’y croient pas.
Il doit donc passer un autre test dans un hôpital privé et le résultat est toujours positif. Les premiers symptômes qu’il a ressentis étaient la perte de l’odorat et une toux sèche. Il ne sentait plus l’odeur de sa crème de lotion ni celle de son parfum.
Le port du masque, un geste qui sauve
Fiston a été diagnostiqué positif deux semaines seulement après la naissance de son fils. Il se dit chanceux. Car personne de son entourage n’a été contaminé. Sa plus grande crainte c’était de voir le nourrisson contaminé.
« J’ai remarqué que les gestes barrières sauvent. Dès le moment où nous avons atterri à Goma, je portais toujours mon masque. A notre arrivée, les gens de notre bureau sont venus nous accueillir à l’aéroport. Une petite cérémonie a été faite avec eux, tous réunis autour d’une table. Pendant tous ces temps, j’avais toujours le réflexe de porter mon masque », confie le journaliste.
Et à la maison, il avait également évité le contact avec les proches. Une attitude responsable, surtout quand on revient d’un voyage.
Ces traitements que Fiston a appliqués pour sa guérison
A l’hôpital, il n’a pas reçu de traitement spécifique. Les infirmiers qui lui ont diagnostiqué le coronavirus lui ont demandé de manger beaucoup de fruits, de faire beaucoup de sports le matin et le soir et de se reposer suffisamment.
En tant qu’Africain, Fiston a fait recours aux plantes médicinales, faisant confiance aux conseils des amis qui ont aussi vécu la même expérience. Il a combiné les feuilles d’eucalyptus, de racines de gingembre, du jus de concombre, mais aussi des écorces de quinquina. Il en inhalait la vapeur.
Au huitième jour, il a passé un test et le médecin lui a dit qu’il y avait encore des traces du virus dans ses cellules et lui a demandé de continuer le traitement qu’il faisait et de revenir après 14 jours. Quand il est revenu à l’hôpital pour un nouveau test, le résultat était négatif.
Oui, le coronavirus existe et se guérit
Il est normal que des proches nient qu’un membre de famille a attrapé un virus associé communément à la mort. Normal aussi qu’ils cachent de tels cas de maladie.
La famille de Fiston niait qu’il était positif. Car l’apparence physique qu’il avait ne reflétait pas celle d’un malade. Et c’est tout le drame pour certains Congolais. Il faut un physique dégradé pour qu’on craigne une maladie.
Les collègues avec qui Fiston était parti en Tanzanie développaient les symptômes proches de la malaria. Cela était un indice qu’il a convaincu qu’il était réellement contaminé. Il a ensuite demandé aux membres de sa famille d’observer les mesures barrières. Comme ce jeune homme ne pouvait plus sortir, il a utilisé les réseaux sociaux pour dire à ses amis avec qui il était en contact d’aller se faire tester au plus vite.
Étant totalement guéri du coronavirus, Fiston Mahamba lance un message à ses concitoyens : le Covid-19 existe.
« N’attendez pas que vous soyez contaminé pour le croire. Le Covid-19 existe bel et bien. Je suis un survivant », conclut-il.
#Covi19NeNousDiviseraPas
Bonjour qui sont les 3 autres collègues ?