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Petit dictionnaire de la politique congolaise 2/2

Élection

Quel que soit le bord politique auquel on appartient, les élections sont toujours considérées comme une solution miracle. L’époque du parti unique est révolue et le suffrage populaire n’est plus perçu comme un dangereux moyen de subversion. Aujourd’hui, tout le monde (même celui qui veut s’éterniser au pouvoir) ne jure que par les élections, bien que ses modalités pratiques restent un point de discorde. Tu veux un emploi ? Attends les élections. Tu veux la paix ? Attends les élections. L’électeur ne manque donc pas de motivation au moment de glisser son bulletin dans l’urne.

Manifestation

« Manifestation » est un mot qui fâche ! Il sous-entend toujours une tentative de manipulation. Ainsi, une manifestation du camp de la majorité présidentielle suscite instantanément l’indignation de l’opposition. A l’inverse, le pouvoir aime réagir par la violence et l’intimidation quand il s’agit d’occupation de l’espace public par les opposants. Moralité de l’histoire : ce mot est à bannir du vocabulaire politique congolais !

Communicateur de la majorité présidentielle

C’est un personnage doué pour parler en public, un abonné des plateaux de télévision et surtout, une mauvaise langue. Avec l’importance croissante des réseaux sociaux, notre communicateur a appris à tweeter et actualise régulièrement son statut Facebook. Sa fonction première ? Attaquer les petits opposants qui s’expriment de temps à autre via des médias qui n’ont pas encore été fermés.

Autorité morale

Ne vous y trompez pas, il n’est pas ici question du Pape ou d’un grand mufti ! Mais alors que vient faire la morale dans ce monde de politiciens me direz-vous ? En RDC, politique et morale font rarement bon ménage… Dans un parti politique, l’autorité morale est incarnée par son fondateur, un personnage qui se met rapidement en retrait, le temps d’occuper un poste ministériel ou de diriger une grosse compagnie publique. Il s’assure toujours que la personne à qui il cède les clés du parti n’ait à jouer que le rôle de figurant. Une chose est sûre: il n’a pas de leçon de morale à donner.

Constitution

La Constitution est aux politiciens ce que la Bible est aux chrétiens et le Coran aux musulmans. Tout le monde s’y réfère avant de mener une action politique. Même pour changer le sens d’une de ses dispositions ou détourner des deniers publics.  L’interprétation que chacun en fait est dogmatique et repose sur la maxime suivante : « l’enfer, c’est les autres ».  En conséquence, la Constitution est objet de divisions, surtout lorsque les échéances électorales approchent.

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