Mois de mars oblige, nombre de personnes, Etats ou organisations vont découvrir leur côté féministe ou chercheront à mettre en valeur leur féminisme. En RDC, notre pays, le féminisme se résume à un certain nombre de termes et activités dont le sens peut parfois surprendre. Découvrons-les.
Ministère du Genre
Il y a quelque temps, on l’appelait ministère de la Femme. Une façon de dire que l’Etat attache une importance particulière à la question du genre. Ce ministère se charge notamment de défendre la femme partout (Lieu de travail, foyer, espace public…). Mais pas tant que ça puisqu’au même moment, tous les ministères dits « régaliens » sont aux mains des hommes. Enfant que j’étais dans les années 80 à 90, je ne me rappelle pas avoir vu un ministère de l’Intérieur ou de la Justice dirigé par une femme. Ainsi, le féminisme de notre gouvernement ne s’est donc limité qu’à la création d’un ministère du Genre.
Mouvement féministe
En RDC, n’allez pas croire que le féminisme fait référence à des mouvements du type de ceux de l’Occident comme les Femen. Ici, les mouvements féministes semblent plutôt regrouper une certaine catégorie de femmes plutôt bien éduquées, ayant un foyer stable, et surtout pas très au fait des préoccupations et problèmes de la génération féminine jeune. Par conséquent, difficile de trouver des mouvements d’activistes féministes parmi les associations des jeunes qui poussent comme des champignons ces derniers temps en RDC.
Mois de la femme
Tout le monde en parle comme si le ciel va tomber. Le mois de mars et sa journée phare du 08, font couler beaucoup d’encre. Mais c’est là où beaucoup d’hommes, particulièrement ceux qui sont pères de familles, devraient prendre conscience du sort non enviable qui est celui de la femme reléguée au rang de maitresse de la cuisine ou carrément indésirable dans certains cercles. Si elle ne reste pas à la cuisine, elle s’occupe des devoirs scolaires des enfants. C’est un peu au mois de mars que l’homme essaie de compatir et de se montrer moins exigeant envers sa partenaire.
Mais qu’arrive-t-il après le mois de mars ? L’homme retrouve son côté macho et se plait à dire : « Il y a 12 mois et 365 jours au cours d’une année. Un seul jour est réservé à la femme ! »
Autonomisation de la femme
Le combat pour l’autonomisation de la femme au Congo est particulièrement avant-gardiste surtout dans une société congolaise où l’on pense qu’il revient à l’homme de chercher de quoi nourrir la famille. « Une femme qui attend tout de la part de son époux ? Mais c’est normal ! », diraient les plus conservateurs. Alors, apprendre à la femme qu’il lui faut être indépendante financièrement risque d’être pris comme un appel à l’insurrection ou à la rébellion. Certains y verraient même une volonté de casser « l’institution mariage ».
Statut matrimonial
Peut-on être une femme célibataire et parler aisément aux hommes des questions de la femme ? Surtout quand ces hommes trouvent que celles qui réclament l’égalité homme-femme sont avant tout celles qui ne veulent pas se marier ! Du coup, les actrices du féminisme sont aussi mères au foyer. Une activiste du féminisme peut ne pas venir à un événement organisé pour et par les femmes à cause d’un devoir conjugal.
Kiekiekie, Les arguments sur le féminisme sont à discuter…