Le 08 juillet 2016, le ministre de l’économie nationale a interdit provisoirement l’importation de trois produits importants, en RDC : le ciment gris, les barres de fer et le sucre. En moins d’une semaine, les effets de cette décision ont créé la rareté de ces produits et la spéculation sur le marché.
On assiste la hausse de 57.89 % sur le prix du sac de ciment gris de 50 KG, soit de 9 500 à 15 000 CDF tandis que la mesure de sucre a doublé de prix, à Lubumbashi.
Craignant la gronde des consommateurs et les lamentations des opérateurs économiques, le ministre signe un second arrêté le 19 juillet : l’interdiction durera 3 mois renouvelable et ne se limitera qu’à la région Ouest du pays. Un équilibre est également convenu avec les opérateurs économiques, en vue de limiter la spéculation : 12 500 CDF (12.5USD), soit 31.58 % de hausse.
Des hésitations, puis l’affolement
Au vu des résultats d’une telle décision, on se pose la question sur le bien-fondé de cet arrêté ministériel. Difficile de croire en une bonne intention dans cette action du ministre de l’économie qui, prétendument, viserait à endiguer l’inflation en interdisant la sortie des devises et la fraude. Difficile de croire aussi que cette décision favorisera la diversification de l’économie basée sur la production minière.
Car dans cette affaire, le consommateur est la seule victime, obligée de supporter toutes les charges et les erreurs dues aux hésitantes stratégies de stabilisation de l’économie nationale. Le dollar américain qui traîne l’économie congolaise n’arrête pas de gagner en valeur, du fait de sa rareté. Mais les salaires, calculés en monnaie locale, dégringolent. Hier équivalent à 940 FC, le dollar se négocie à ce jour à 1000 FC. Tout semble réuni pour aggraver la pauvreté de la population.
Interdire ou autoriser des importations devrait résulter d’études sérieuses. Ces hésitations et ses mesures prises à la va-vite illustrent l’amateurisme de notre ministère de l’économie.
Bel article. Nous avons davantage besoin d’un gouvernement proactif et prévenant que celui réactif qui attend des conséquences sur terrain pour décider des mesures qui veulent sembler sauver le navire alors qu’on aurait pu mieux faire…