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Kinshasa : la plateforme DAIC plaide pour la mise en œuvre du protocole de Maputo relatif aux droits de la femme à l’avortement sécurisé

En dépit de son entrée en vigueur, le protocole de Maputo se heurte encore à plusieurs obstacles en RDC. C’est entre autres la non harmonisation du code pénal dont certaines dispositions paraissent contradictoires, ou encore le déploiement effectif des services prévus. D’où la nécessité d’adopter des mesures pour renforcer l’aapplication effective du protocole de Maputo. 

Le mardi 25 octobre 2O22, au siège de la communauté hellénique de Kinshasa, situé sur le boulevard du 30 juin, avec l’appui d’Arasa (Aids Rights Alliance for Southern Africa), la plateforme congolaise DAIC pour la promotion des droits, de l’autonomie et de l’intégrité corporelle, et du protocole de Maputo, a organisé une session argumentaire et de plaidoyer auprès des autorités provinciales de Kinshasa pour la mise en œuvre de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples relative aux droits de la femme en Afrique. 

Impliquer les députés dans la sensibilisation

Cette activité était rehaussée de la présence de quatre députés provinciaux de Kinshasa, dont honorable Samy Kalonji. Ce qui a rendu les échanges très intéressants. Selon Astrid Tambwe, membre de la plateforme, le but de l’activité consistait à sensibiliser les députés provinciaux sur les méfaits de l’interruption volontaire de la grossesse en tant que problème de santé publique à Kinshasa. 

En effet, sensibiliser un noyau de députés provinciaux de la capitale, à en croire Astrid Tambwe, permet de faire passer à travers eux, le message sur la nécessité de protéger les femmes contre l’interruption volontaire de la grossesse auprès de leurs collègues à l’Assemblée provinviale de Kinshasa. L’idéal est d’obtenir un engagement au niveau des députés provinciaux et des actes concrets à prendre en vue de l’application effective du protocole de Maputo dans la capitale Kinshasa, a explicité, Astrid Tambwe.   

S’approprier le protocole de Maputo

Pour sa part, Olivier Okakessema, activiste des droits à l’autonomie et à l’intégrité corporelle, a présenté les objectifs de cette activité en s’appuyant sur les prérogatives constitutionnelles des députés provinciaux afin de s’approprier le protocole de Maputo pour renforcer sa mise en œuvre au regard des articles 14. 12. 2. C relatifs aux droits à l’avortement. 

Le protocole repose essentiellement sur trois piliers d’arguments, à savoir, argument de santé publique : réduire le recours aux avortements clandestins ; argument juridique : le traité de Maputo a été régulièrement conclu suivant la Constitution ; argument basé sur les droits humains : le droit à l’autonomie et à l’intégrité corporelle. 

Fréquenter des centres de santé sûrs

Ces trois argumentaires ont été présentés aux députés provinciaux congolais. A ce sujet, l’élu de la commune de Makala, Samy Kalonji, a encouragé les jeunes filles, dans les cas d’un viol, de l’inceste ou d’autres cas compliqués, d’aller vers les institutions sanitaires pour une prise en charge sécurisée.

Et d’ajouter : “Nous entant que députés, nous allons nous constituer en groupes pour prendre des mesures par rapport à cette thématique en vue de sauver nos sœurs qui se retrouvent parfois dans des situations compliquées et souvent préfèrent se rendre dans des centres de santé cachés et sans sécurité. Nous allons ainsi sensibiliser nos collègues pour l’appropriation du protocole de Maputo.” 

A noter que la RDC fait face à une mortalité maternelle élevée estimée à 846 pour 100.000 naissances vivantes (EDS 2014), ce qui représente plus de 30.000 décès par an et 83 décès par jour.

Et si la RDC pouvait s’approprier le protocole de Maputo qui autorise l’avortement sécurisé ? Qu’en pensez-vous ? 

 

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