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Quand la politique congolaise se fait à l’étranger

Les rendez-vous de l’opposition à l’étranger s’enchaînent malgré les guerres et les crises de leadership entre ses principaux acteurs. Ils tentent de se faire bien voir de la communauté internationale, mais comme toujours, laissent le peuple de côté.

D’abord le rassemblement du 8 juin à Genval, la rencontre du 13 juillet à Washington, suivie de celle du 18 juillet au quai d‘Orsay. Quelle sera la prochaine date ? La prochaine ville ? L’année 2016 en RDC est sans nul doute une année mouvementée qui marque un tournant politique. L’épineuse question concerne la fin du mandat du président de la République et l’organisation des prochaines échéances électorales. Nous assistons à une série d’arrestations arbitraires, des enlèvements et des disparitions d’individus, des marches de soutien à telle ou telle obédience, des manifestations populaires, la démission de certains acteurs politiques, des coalitions… Une véritable bouillabaisse au sein de la classe politique congolaise.

La veille du 8 juin 2016, un groupe d’opposants congolais quitte Kinshasa en direction de la Belgique, à bord de Bruxelles Airlines et de Air France. Ils se font passer le code, le mot de passe : « Rendez-vous à Genval ». Encore un rassemblement de nos faiseurs de rêves. Réputés pour leurs divisions, ils ont enfin réussi à se réunir autour du farouche opposant, le radical et légendaire Etienne Tshisekedi Wa Mulumba. On y retrouve pratiquement toutes les forces s’opposant au régime de Kabila. A l’issue de ces assises, une nouvelle famille politique est créée : « le rassemblement des forces vives de l’opposition ». Ceux qui, hier étaient à l’origine de la création du G7 se retrouvent une fois de plus dans un autre type de coalition. Comme d’habitude, une nouvelle coalition vient de voir le jour, mais le plan d’action lui par contre, reste toujours inconnu.

Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement

Au lendemain de ces assises, le 13 juillet, nous apprenons que Moïse Katumbi est reçu à Washington, où il a le privilège, dit-on, d’exposer sa lecture de l’actualité politique en RDC. Plusieurs anciens et actuels politiciens et dirigeants américains ont pris part à ces échanges, organisés par le centre Afrique du think-thank américain, Atlantic Council. Et le peuple congolais lui ? On ne lui demande rien ? Il n’a donc pas son mot à dire ?

C’est dans l’après-midi du 18 juillet 2016 que nous apprenons que le légendaire leader de l’opposition congolais, rescapé des règnes dictatoriaux, est reçu au Quai d’Orsay. C’est effectivement au ministère des Affaires étrangères français que les envoyés spéciaux de l’Union européenne pour la région des Grands Lacs, Koen Vervaeke, des Etats-Unis, Tom Perriello ainsi que de la Grande-Bretagne Danae Dholakia se sont donnés rendez-vous avec les opposants congolais réunis au sein du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, issu des assises de Genval, en Belgique.

« Une étape importante »

La délégation du « Rassemblement » est conduite par Étienne Tshisekedi lui-même, le président du conseil des sages de cette plateforme, en compagnie de Moïse Katumbi, l’ancien gouverneur de la province du Katanga et candidat déclaré à la présidentielle. Martin Fayulu, Félix Tshisekedi, Kyungu wa Kumwaza, Olivier Kamitatu, Delly Sesanga, Raphaël Katebe Katoto, Freddy Matungulu, et  plusieurs autres figures de l’opposition congolaise défilent aussi devant mes yeux. Un tweet d’Olivier Kamitatu souligne qu’« être reçus quatre heures au Quai d’Orsay en tant que la structure de l’opposition en RD Congo constitue une étape importante. »

Alors qu’au début, tous étaient pratiquement contre le fameux dialogue initié par le chef de l’Etat, nous ne sommes pas surpris de ce retournement de situation, car les langues se délient. « On n’est pas tout à fait contre, nous le voulons dans un autre format, conformément au prescrit de la résolution 2277 du conseil de sécurité », souligne l’opposant Vital Kamerhe. Que des mots, que des discours qui ne nous sortent malheureusement pas du gouffre dans lequel nous sommes, car ce sont ces mêmes personnes qui ont  déjà prononcé ces discours à Pretoria, à Lusaka et à Addis Abeba.

C’est avec amertume et la mort dans l’âme que nous constatons combien la population congolaise est laissée pour compte alors qu’une page de son histoire est en train de s’écrire, et comme d’habitude toujours ailleurs.

 

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Les commentaires récents (1)

  1. En fait votre lithanie n’a pas de sens ni raison ni genre , il est bien connu de tous que les opposants malmenés dans leur pays se retrouvent en Europe. Il est prématuré de s’acharner contre eux dans le sens que vous savez que la liberté de réunion n’est pas garantie en RDC alors laissez-le se réunir où ils veulent au côtés du grand de ce monde contre Joseph Kabila.

    Inutile de perdre votre temps en écrivant du charabia non encré. Cete situation est géneral pour toute l’Afrique. L »histoire des africains s’écrit à l’étranger notamment en Europe et en Amérique.