Je me suis toujours demandé pourquoi, malgré tous les dialogues qui ont eu lieu dans ce pays, notre classe politique n’arrive pas à s’entendre. Et j’ai fini par trouver la réponse. C’est parce que dans la tête du politicien congolais, le diable c’est toujours l’autre. Le mauvais c’est toujours l’autre…
Aujourd’hui, certains continuent à réclamer un nouveau dialogue. Or, ils savent qu’avec leurs mentalités, ils ne vont jamais se mettre d’accord. C’est parce qu’ils y vont avec armes lourdes munitions pour abattre l’adversaire, comme si c’était une guerre. Je pense qu’il est temps de dépassionner la politique congolaise. L’autre n’est pas toujours le diable. L’opposant n’est pas le diable ; celui qui est au pouvoir n’est pas un démon non plus. Parfois, le diable c’est vous-même !
Une attitude qui ne favorise pas la cohésion nationale
Dans notre classe politique, beaucoup parmi les gros gabarits ont déjà occupé des postes à différents niveaux de l’appareil de l’État. En d’autres termes, ils ont déjà dirigé. Mais ils savent qu’ils n’ont pas toujours été exemplaires. Ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui ne sont pas exemplaires non plus. Rien que cela devrait pousser tout le monde à mettre de l’eau dans son vin. Penser que c’est vous l’ange et que votre prochain (du pouvoir ou de l’opposition) est le diable à éliminer, c’est une grave erreur.
Certes, la politique c’est être ferme dans ses convictions, mais c’est aussi faire des concessions ; ne pas verser dans l’extrémisme ; reconnaître ses faiblesses, reconnaître aussi les forces de l’autre. Passer l’intérêt de la nation au-dessus des intérêts personnels… C’est seulement de cette manière qu’on pourra parvenir à la vraie réconciliation. C’est même la voie pour renforcer l’unité et la cohésion nationales.