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Président de la commission de l’Union africaine : un poste qu’un Congolais devrait occuper

La commission de l’Union africaine s’est dotée d’un nouveau président. Le Djiboutien Mahmoud Ali Youssouf a été élu pour succéder au Tchadien Moussa Faki Mahamat. Curieusement, notre pays la RDC n’a présenté aucun candidat à cette élection. Une négligence coupable. Les autorités congolaises semblent ignorer l’importance d’avoir des Congolais à des postes diplomatiques stratégiques à l’étranger, pour pouvoir peser dans les relations internationales.

En effet, nous avons un pays sans ambitions au niveau international. Même en tant que premier pays francophone du monde, la RDC s’est rarement intéressée à pousser ses citoyens à postuler pour diriger la Francophonie. Avec ça, comment voulez-vous peser sur l’échiquier international ? Aujourd’hui, c’est une Rwandaise qui dirige la Francophonie. Elle a été réélue en 2022 alors qu’elle était la seule candidate en lice. Avant elle c’était une Canadienne. Mais la RDC est la première à se plaindre de l’inaction de la Francophonie face à la crise dans l’est de notre pays.

Quand vous êtes absent, on fait sans vous

Nos autorités devraient savoir qu’il est des organisations internationales dont le point de vue est déterminant lorsqu’il faut prendre des décisions sur une crise ou un conflit dans un pays donné. C’est le cas de la commission de l’Union africaine. Avoir les siens aux commandes de telles institutions est bénéfique en cas de situations critiques et défavorables comme celles que traverse aujourd’hui la RDC. Je ne dis pas qu’un candidat de la RDC aurait été élu automatiquement, mais le simple fait d’être candidat est un indicateur des ambitions de votre pays. Vous voulez des financements africains, mais vous ne vous intéressez pas à diriger la Banque africaine de développement. Le Rwandais (Donald Kaberuka) a été président de la BAD pendant des années. L’Organisation mondiale de la santé est dirigée par un Ethiopien. Les Congolais eux sont absents partout…

Revenons à l’Union africaine. Sauf situation exceptionnelle, un président de la commission de l’UA ne ferait pas adopter des décisions ou des opinions qui vont à l’encontre des intérêts stratégiques de son pays d’origine. C’est aussi simple que ça ! Bien sûr, nul n’est élu ou nommé président d’une institution internationale pour servir uniquement son pays d’origine, mais en étant aux commandes, on peut influencer le jeu pour éviter que son pays ne soit perdant.

Moussa Faki Mahamat, un monsieur à oublier

Personnellement, (et je l’ai toujours dit), je ne vois même pas ce que nous apporte l’Union africaine. A sa place, je préfèrerais les organisations régionales, comme par exemple la SADC. L’UA fait souvent volontairement une mauvaise lecture de la guerre en RDC. Et lorsqu’il était en fonction, le désormais ex-président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat n’a jamais considéré que la RDC est agressée par le Rwanda. Pour lui, le M23 n’est qu’une force de l’opposition congolaise. Alors que pour notre gouvernement, la cause du problème ce n’est pas le M23, mais le Rwanda.

Rien que cette divergence de points de vue avec la commission de l’UA peut fausser la perception extérieure de la crise dans l’est de la RDC et empêcher que de bonnes décisions soient prises en faveur de notre pays. Je doute que Moussa Faki Mahamat ait eu le même point de vue si c’était son pays le Tchad qui était dans la situation actuelle de la RDC.

 

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