La configuration actuelle des institutions issues des scrutins du 30 décembre 2018 présage un état de statu quo quant aux désidératas des électeurs. Effectuer un choix judicieux entre candidats aux différents niveaux des élections requiert une perspicacité sans pareille quand on vise le renouvellement de la classe politique pour bâtir le mieux être collectif.
Le récent vote du président, des députés nationaux et provinciaux, était influencé par le gain individuel de l’électeur selon plusieurs observateurs. Mais pour quiconque rêve d’un Congo fort et prospère, dirigé par des politiques choisis objectivement suivant la trilogie compétence-valeur-vision, je vous propose quatre règles à se fixer par tout électeur avisé pour voter utile.
1. Ériger des standards
Il n’est pas interdit d’imiter une tendance en vogue. Nombre d’ambitieux politiques captivent la sympathie de l’opinion de par leur franc-parler, leur savoir-être ainsi que leur apparence. Ils deviennent célèbres. A ce niveau, l’électeur doit se poser la question de savoir pourquoi tout le monde s’offusque de croire que le candidat X ou Y est meilleur que d’autres pour le poste ? Qui de la masse ou de l’électeur a tort ? Si par hasard la masse a raison, alors passez à la deuxième règle ci-dessous. Si par contre c’est l’électeur qui pense vrai, dans ce cas, il établira un certain nombre de critères impartiaux et jugera seul sans contrainte si le candidat présélectionné convient.
2. Examiner la motivation du candidat
Parmi les candidats députés à tous les niveaux, il y avait ceux qui tentaient l’expérience pour la première fois, et ceux qui revenaient pour la nième fois solliciter le vote des électeurs. Le compteur repartait donc de zéro pour tout le monde, d’autant plus que chaque exercice électoral est une évaluation qui nécessite une préparation. Celle-ci comporte donc un discours qui diffère d’un candidat à un autre.
L’électeur averti interrogera donc le motif de chacun à devenir représentant du peuple d’une circonscription donnée. Sur ce point, on questionnera le parcours du candidat. Savoir si dans le passé pareil exercice avait déjà été entrepris par le requérant des votes. Ou s’il a déjà initié ou participé à une action communautaire sans intérêt affiché.
3. Comparer les projets de société
Il n’est pas sage de prendre position pour un candidat sans au préalable écouter, analyser et questionner les projections des autres candidats. Ceci en dépit du fait qu’il soit un membre de votre famille, un frère ou une sœur de l’Eglise, un camarade fidèle ou un pourvoyeur des fonds à des besoins individuels. Pour être correct, il faut au minimum sélectionner cinq projets de société ; évaluer la pertinence, le réalisme et l’opportunité de chacun. Et en dernier lieu, se renseigner sur les capacités du candidat à mettre son projet en application. La loyauté envers un camp n’est pas de mise tant qu’on ne sait pas exactement ce qui constitue la différence de l’un par rapport à l’autre. L’électeur est un électron libre, c’est au candidat de convaincre et de prouver qu’il est le meilleur.
4. S’engager à faire la différence
C’est l’étape cruciale. Quand l’électeur idéal a fait son choix intérieur, son implication de loin ou de près pour la victoire du candidat de son choix est presque obligatoire. Quand on est convaincu par une personne, la meilleure façon de le prouver c’est d’amener le plus grand nombre de gens à être au courant de la nouveauté que son candidat apporte. Se donner aussi le temps d’expliquer ses innovations et différences ; s’engager librement et sans intérêt à soutenir sa montée dans l’opinion. Et surtout si la victoire suivait, prendre soin d’évaluer chaque niveau de réalisation de ses promesses, et donner des conseils quand l’échec s’annonce.
J’espère au plus profond de moi que ces conseils serviront à influencer les choix des électeurs aux prochaines élections directes ou indirectes, en vue de promouvoir l’excellence, l’intégrité et le changement pour l’intérêt général.
Felix Tshisedi