Sur les réseaux sociaux, l’âge minimum pour ouvrir un compte est déterminé. Si sur Facebook, il faut avoir au moins 13 ans pour ouvrir un compte, pour d’autres, il faut avoir entre 15 et 16 ans suivant les pays.
Pourquoi les plateformes du web ont-elles fixé un âge de la majorité numérique ? Différents États ont fixé un âge minimum pour voter ou avoir des relations sexuelles. Mais personne ne s’interroge sur l’âge requis pour qu’un enfant possède un téléphone portable ou ouvre un compte sur les réseaux sociaux. Une négligence qui, je pense, est à la base de la dérive observée chez certains enfants, non préparés à affronter les réalités du monde numérique.
La vie numérique d’un enfant n’est pas à prendre à la légère. Comment par exemple s’assurer qu’il ne cèdera pas à la sollicitation de se faire filmer nu par une connaissance ou un inconnu ? Comment savoir si les personnes avec qui l’enfant est en contact à l’insu de ses parents, ne sont pas des prédateurs sexuels ? D’autant que la pornographie impliquant des enfants est la première cause de cybercriminalité traitée par la police en RDC.
Le cyber-harcèlement : un danger pour les filles
Le danger qui guette les enfants est grand lorsqu’ils sont lâchés sans encadrement dans l’univers numérique. Pour des parents qui n’ont pas grandi avec cette technologie, cela ne semble pas poser un problème. C’est généralement via ces téléphones et Internet qu’ils ont leurs premières informations sur le sexe et qu’ils subissent les effets de la désinformation et de la manipulation de masse. Poussés par la curiosité, ils n’ont pas pour la plupart la faculté de discerner le vrai du faux. Ils subissent des influences souvent néfastes qui les transforment en des personnes malveillantes.
Les filles sont les plus vulnérables aux abus, notamment via le cyber-harcèlement auquel elles font face de la part des inconnus. Le cas de Joyce est éloquent. Active sur Internet dès l’âge de 12 ans, elle est victime de harcèlement en ligne.
En 2019, le viol d’une fille de 13 ans par ses camarades du même âge à l’École Révérend Kim de Kinshasa a été filmé sur des téléphones et partagé. Il aura fallu deux ans à la victime pour se reconstruire psychologiquement et reprendre le chemin de l’école.
C’est à se demander si ce qui pose problème ce sont les téléphone et les réseaux sociaux ou plutôt l’éducation sur leur usage. Dans mon cas, j’aurai une très longue discussion avec mon enfant avant de lui remettre le premier téléphone de sa vie.