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Rapatriement de la relique de Lumumba : une dent au prix d’or !

Lumumba va retrouver la terre de ses ancêtres, 61 ans après. Lundi 20 juin, la Belgique a officiellement remis à la famille de Lumumba une relique du tout premier chef de gouvernement du Congo indépendant. La cérémonie a eu lieu à Bruxelles en présence du Premier ministre Sama Lukonde.

La relique en question est une dent arrachée par l’un des bourreaux de Lumumba, après que son corps fut dissous dans l’acide sulfurique. Selon les mots du Premier ministre Sama, ce rapatriement marque « une réconciliation des Congolais avec leur histoire ». Mais à quel prix ?

Quatre membres du gouvernement et leurs équipes d’accompagnement séjournent à Bruxelles depuis le dimanche 19 juin pour récupérer la dépouille de Lumumba. Avec eux, un avion affrété et piloté par le DG de Congo Airways en personne. Une délégation pléthorique prise en charge par le Trésor public pour une cérémonie qui pouvait se dérouler dans la sobriété.

Lumumba n’aurait pas cautionné !

Patrice-Emery Lumumba n’est certes pas n’importe qui. C’est la figure de proue de l’histoire de l’indépendance de la RDC. Honorer l’homme et son œuvre est une démarche noble. Malheureusement, la conjoncture économique et la situation sécuritaire du pays ne permettent pas des folies. En effet, depuis quelques semaines, l’est de la RDC est frappé de plein fouet par une guerre d’agression, avec des morts tous les jours. Bunagana est sous la coupe des rebelles du M23 et de leur soutien rwandais. L’économie, elle, est dans le rouge, l’inflation est perceptible dans les marchés.

Pendant ce temps, des mouvements de soutien se multiplient en faveur de nos vaillantes FARDC, dont le traitement est loin d’être acceptable. A Kinshasa, des jeunes ont même lancé une campagne de récolte de 1$ en faveur de ces braves hommes et femmes engagés dans la défense de l’intégrité nationale. Pourtant, entre 12 et 16 millions de dollars sont mis en jeu pour une dent. Oui, même si c’est Lumumba, ça reste une dent.

Après le rapatriement, de grosses cérémonies sont prévues à Kinshasa et à Lumumba ville, notamment. Tout cela, en marge du 62e anniversaire de l’indépendance du pays. A cet instant, doit-on vraiment penser célébrer quoi que ce soit alors que nos frères sont massacrés ? Celui qui a milité contre la balkanisation mérite-t-il un honneur alors que sa lutte est en voie d’être perdue ? Autant de questions à se poser alors que depuis 3 ans, le 30 juin est commémoré dans la méditation.

Honorer la mémoire de Lumumba n’équivaut nullement au rapatriement d’une dent dont la seule valeur est symbolique. Honorer Lumumba c’est perpétuer son héritage, c’est poursuivre son combat.

Pour Lumumba, équipons plutôt nos FARDC afin de vaincre une fois pour toute les forces négatives qui menacent l’intégrité de notre territoire. C’est ce que Lumumba et Mzee Kabila, nos héros, attendent de nous : « Ne jamais trahir le Congo. »

 

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