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La RDC au bord de nouvelles violences après l’échec du dialogue

L’échec des discussions directes entre opposition et pouvoir est sur le point de produire ses premières conséquences en RDC. Trois manifestations contre le régime sont prévues au cours de la semaine. En même temps, les violences montent d’un cran dans le Kasaï. Une revue de presse de Didier Makal.

« Quels choix sont faits par Joseph Kabila et sa famille politique pour tenir le bon bout sans sacrifier le pays et sa population ? Jusqu’à quand ce dernier (Joseph Kabila, ndlr) continuerait-il à abuser de la patience de ceux-là mêmes qu’il considère toujours comme ses donneurs de légitimité d’hier ? », interroge La Tempête des tropiques.

Le média de Kinshasa explique que le Rassemblement de l’opposition a démarré sa mobilisation contre le régime de Joseph Kabila. « Ville morte, grève générale, marche pacifique : Kabila appelé à atténuer la tension ».

Trois mois de négociations pour un chaos

Trois appels à la mobilisation ont été lancés, rapporte Afrikarabia : « une ville morte » par le Rassemblement le 3 mars, une grève générale voulue par les syndicats soutenus par l’opposition, le 5 avril. Et, le 10 avril, une marche à l’appel de l’UDPS d’Etienne Tshisekedi.

« Trois mois de dialogue de sourds entre majorité et opposition » ont finalement pour résultat « une impasse politique totale en République démocratique du Congo (RDC) », écrit Afrikarabia.

Kabila tente de reprendre la main

Ce qui fait dire à l’opposant Moïse Katumbi, exilé en Europe, que « sans l’application rapide de l’accord du 31 décembre, Kabila n’a plus sa place au palais » de la Nation, la résidence officielle du président congolais, rapporte Jeune Afrique.

Pendant ce temps, le président Kabila s’apprête à s’adresser aux deux chambres du Parlement réunies en congrès extraordinaire. Il ira dira qu’il attend du Rassemblement trois noms pour nommer le premier ministre. Sans quoi, il se verrait obligé de nommer parmi les dissidents du Rassemblement, l’aile Tshisekedi-Lumbi ayant refusé de rencontrer les proches du président qui ont consulté la classe politique, explique dans un teweet, le journaliste Adrien Seyes.

Code d’intégration :

 

C’est dans ce contexte que le Conseil de sécurité de l’ONU qui s’est réuni vendredi 31 mars a renouvelé pour un an, le mandat de la Monusco. L’ONU a appelé la CENI à publier le calendrier des élections, pour 2017, écrit le site 7sur7. En plus, la Monusco devra suivre l’application de l’Accord du 31 décembre 2016 et l’organisation des élections.

Pour l’ONU, commente 7sur7, « une mise en œuvre effective, rapide et opportune de cet accord est essentielle à un processus électoral crédible, à la paix et à la stabilité de la RDC. »

Les violences s’aiguisent dans le Kasaï

Pendant ce temps, les violences augmentent d’intensité dans le Kasaï, au centre de la RDC. Jeudi 30 mars, la CENCO et la nonciature apostolique déploraient une situation socio-sécuritaire et humanitaire qui empire en se généralisant. « Alors que l’armée nie le « carnage », le BCNUDH recense 23 fosses communes », écrit 7sur7. Et d’ajouter : « En 10 jours seulement, le nombre des fosses communes est passé de 7 à 23 dans différentes localités dont Nkoto, Kabeya Kamwanga, Nguema et Tshimbulu ».

RFI, pour sa part, rapporte « une attaque contre des édifices publics et des églises catholiques de la localité de Luebo, attribuée à des miliciens Kamuina Nsapu ». Elle donne ce témoignage d’un prêtre de Luebo :

« Ils sont allés saccager les bureaux de la Céni, là où il y avait du matériel pour l’enrôlement. Ils ont brûlé et saccagé le parquet et les bureaux du territoire. Ils sont ensuite allés au couvent et y ont mis le feu. Ils sont allés à l’évêché – un beau bâtiment qui fait la fierté du pays, car c’est un des meilleurs évêchés du Congo – et ils ont brûlé. La situation est vraiment dramatique. Les gens vivent dans la psychose. »

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