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La RDC a raison de protester contre les violences xénophobes en Afrique du Sud

Dans son article intitulé : A-t-on vraiment des leçons à donner aux Sud-Africains ?  publié sur Habari RDC, notre blogueur Yannick Kaumbo fustige les réactions des Congolais aux récentes violences xénophobes que nos compatriotes ont subies en Afrique du Sud. Donc pour lui, nous ne devrions pas protester lorsque nos compatriotes sont attaqués. Il justifie sa position par le fait qu’il y a le tribalisme au Congo.

Puisque Habari RDC a pour devise « Toute la diversité des opinions », je me permets de répondre à ce billet de mon frère et ami Yannick Kaumbo ! En effet, il dit ne pas comprendre que les Congolais soient « montés au créneau » comme ce fut le cas à Lubumbashi et sur les réseaux sociaux, pour condamner une nouvelle flambée de violences xénophobes dont sont victimes leurs compatriotes en Afrique du Sud. Voici ses raisons.

Le tribalisme plus fort au Congo

Notre ami avance comme motif d’indignité à donner des leçons aux autres, le fait qu’une association socio-culturelle a refusé la nomination d’une personne dans un cabinet politique, parce que non originaire de cette province. « Nous laissons faire le tribalisme, le népotisme chez nous », explique-t-il.

Et d’ajouter qu’à Djugu, dans l’Ituri plus au nord de la RDC, les violences interethniques ont fait des centaines de morts. Aussi, dans le Katanga, d’après le découpage territorial de 2015, « plusieurs communautés se livrent en sourdine une guerre sans merci, sur fond de tribalisme ». Ainsi, le blogueur considère que le tribalisme ne mobilise pas de nombreux Congolais, « probablement parce que plus encré dans nos pratiques, surtout lors des partages du pouvoir ou des responsabilités politiques ou administratives ».

Non Yannick, à Lubumbashi on combat le tribalisme

Il n’y a pas longtemps, une marche contre le tribalisme et pour le vivre-ensemble a été organisée à Lubumbashi par un groupe de jeunes identifié sous le label « We are one, Bomoko ». Traduisez : nous sommes un, unité ! C’était le 25 août 2019. Et la récente sortie de Habari RDC pôle de Lubumbashi, en vue de sa traditionnelle campagne Speak, a tourné autour du thème : « Wote pamoja, réussir ensemble. » C’était le 20 septembre dernier, au cercle Makutano.

À cette occasion, une lettre signée par les participants est même adressée aux gouverneurs des quatre provinces du Katanga démembré. La centaine de participants, d’origines tribales diverses, leur demande de consolider le vivre-ensemble.

Aussi, la composition du gouvernement du Haut-Katanga montre bien la présence de Congolais issus plutôt d’autres provinces. Plus loin encore, l’avant « dernière mouture » du gouvernement Ilunkamba a été rejetée par le président de la République pour manque d’inclusivité. Ceci ne signifie rien toujours, mon frère Yannick ? En tout cas pour moi, il y a des gens qui combattent le tribalisme et le régionalisme au Congo.

Le vrai problème

Juste par ces exemples, expliquez-moi comment notre ami peut affirmer qu’ « en réalité, sur le terrain, la question tribale ne suscite aucun intérêt, ne passionne pas au Congo ».

Ce que je pense est que ce n’est pas parce que l’on a des problèmes entre compatriotes qu’on ne peut pas fustiger ce qui nous frappe de l’étranger. Devons-nous croiser les bras et accepter que nos frères se fassent tuer comme des animaux ailleurs ? Qui et alors qui, accepterait que l’on insulte sa mère puisqu’on l’a entendu lui-même le faire ? N’a-t-on jamais vu deux frères ennemis s’unir pour vaincre un ennemi qui leur est commun ?

Sans vouloir encourager la violence entre peuples, je trouve normal et important que les Congolais se lèvent pour dire non à la xénophobie dont sont victimes nos compatriotes en Afrique du Sud, même si je n’approuve pas les méthodes auxquelles ils ont fait recours, pour exprimer leur mécontentement.

 

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