À l’issue de leur réunion du 6 mars dernier, les ministres des Affaires étrangères de l’UE exigent l’application de l’accord du 31 décembre. À Kinshasa cette ultimatum ne trouve aucun écho. L’accord n’est toujours pas appliqué.
La République Démocratique du Congo ne craint plus les menaces et les sanctions prises contre elle par la communauté internationale. Kinshasa a fini par s’y habituer et s’en moque désormais. Kabila préfère garder sa place de mauvais élève et n’a pas honte de ses mauvaises notes en matière de démocratie et de droits de l’homme.
Inquiétude de l’UE
Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne veulent voir le gouvernement congolais sortir de la situation chaotique dans laquelle il a plongé le pays depuis plusieurs mois. Cela passe par la mise en application rapide de l’accord de la Saint-Sylvestre. L’UE rejette tous les prétextes fallacieux mis en avant par les uns et les autres afin de bloquer l’accord. Selon l’UE, la mort de Tshisekedi et la situation sécuritaire ne doivent en aucun cas justifier le retard ou le blocage du processus devant conduire à l’alternance démocratique au sommet de l’État.
Il n’y a pas qu’en politique que les autorités congolaises ont été interpelées. Le pays a une très mauvaise réputation en matière de respect des droits de l’homme. Faut-il rappeler qu’en décembre dernier, l‘Union européenne avait déjà pris des mesures contre sept hauts responsables congolais pour leur implication dans la répression des manifestations des 19 et 20 septembre 2016 à Kinshasa. Si le blocage politique et les violences persistent, de nouvelles sanctions pourraient être prises à l’encontre des autorités.
Kinshasa reste égal à lui-même
Il est regrettable de constater que peu importe les menaces et les sanctions internationales, la RDC semble rester droit dans ses bottes. Elle rejette ces menaces et ces sanctions, tel un canard qui rejette l’eau qui lui tombe sur les plumes. Les autorités continuent à foncer tête baissée, tout droit vers l’impasse.
La communauté internationale devrait changer de stratégie et trouver autre chose que des menaces et des sanctions qui n’ont aucun effet sur le régime de Kinshasa.