Le samedi 19 novembre dernier et pour la première fois, les rebelles de l’ADF ont revendiqué leur action armée à travers les témoignages de plusieurs otages qui venaient dêtre libérés de leurs mains.
Les treize personnes qui avaient été kidnappées dans les bourgades de Kipeyayo, Vemba et Malolu2 et retenues en otage pendant huit jours, ont été libérées par les égorgeurs du territoire de Beni. Les otages avaient été missionnés par la milice et devaient transmettre des messages aux FARDC, aux autorités congolaises et à la société civile. Les rebelles revendiquent une partie de la forêt du territoire de Beni. Ils disent avoir en leur possession des documents prouvant qu’un territoire leur avait été accordé à l’époque Mobutu. Habari RDC a pu rencontrer un des treize otages.
Témoignage.
« Quand les rebelles nous ont capturés, on pensait vraiment que c’était notre fin, qu’on allait mourir. Mais le chef de la bande qui nous a enlevés nous a rapidement rassuré. Il nous disait qu’il nous fallait juste obéir et transporter leurs marchandises : du sucre, des haricots et du riz. Ils voulaient aussi que nous transmettions leur message. » Les ADF souhaitent « que les FARDC arrêtent de les importuner et de les attaquer car ils possèdent des accords signés avec Mobutu pour occuper cette zone du Congo ». Feu président Kabila Mzee avait aussi pris connaissance de l’accord à son arrivée au pouvoir. Ils ont donc plein droit de rester au Congo, leur plan n’a jamais été de combattre les Congolais, mais ils ont bien un autre plan qu’eux seuls connaissent.
Ils nous ont demandé de faire parvenir ce message au maire de la ville de Beni, à l’administrateur du territoire de Beni, au gouverneur de la province du Nord-Kivu et à d’autres autorités de la société civile. Ils ont aussi dit qu’ils s’en prenaient aux populations car ces dernières dénonçaient aux FARDC leurs positions lors des attaques mais que cela n’avait jamais fait partie de leurs plans. C’est après nous avoir livré ce message qu’ils nous ont laissés partir ».