La vie est un combat, dit-on. Et ce sont les plus courageux qui s’en sortent mieux. Parfois, faire un travail que tu as toi-même créé te donne plus de passion que d’être salarié quelque part. A Mbujimayi, Kami est un jeune homme qui a choisi d’être forgeron. Il recycle les déchets métalliques et s’en sert pour fabriquer des objets utiles à la population pauvre. Cela lui permet de nouer les deux bouts.
L’atelier de Kami est situé non loin du petit marché dénommé marché Congo à Mbujimayi. Rien d’industriel, tout est plutôt artisanal. Pas de bureau ni de hangar couvert, l’homme et ses collègues travaillent sous un manguier. Je passe par-là chaque jour pour me rendre au marché Congo et je peux remarquer des gens qui s’activent. Les uns tournent la poulie qui souffle le feu pour fondre des débris de métaux, les autres coulent des liquides métalliques très chauds dans des moules pour leur donner différentes formes. Kami explique : « Ici dans notre atelier, nous fabriquons beaucoup de choses : des casseroles, des fers à repasser, des manches de couteaux ou de machettes, des embellissements de portails, etc. Par jour, je peux fabriquer jusqu’à 20 casseroles et les gens achètent. Nous fabriquons presque tout ici. »
Un prix accessible aux petites bourses
Des clients viennent de plusieurs quartiers. Des femmes, des hommes, des enfants… Selon Kami, ils achètent beaucoup plus les casseroles et les fers à repasser. Les prix varient entre 2000 et 3000 francs congolais selon les dimensions. Kami est content car sans ce travail, il serait resté chômeur, lui qui a une famille à prendre en charge. « En aucun jour, vous ne me verrez prendre une arme pour aller agresser les gens et extorquer leur argent. Je fais mon boulot de forgeron et je gagne dignement ma vie. Ce travail me permet de m’habiller, de nourrir ma famille, de payer mon loyer… Ma femme et mon bébé sont en bonne santé, et c’est grâce à ce travail», se félicite Kami.
Du point de vue environnemental, le travail de Kami est à soutenir. Il permet de réduire tant soit peu les déchets métalliques qui polluent la ville de Mbujimayi. Je pense que les autorités ont intérêt à appuyer de telles initiatives. Mais jusqu’à présent, Kami et ses collègues se débrouillent seuls. Il explique les difficultés de son atelier : « Il nous arrive de manquer nos matières premières, c’est-à-dire les déchets métalliques comme les restes des canettes, des blocs-moteur, de vieilles tôles, etc. Les gens nous les amènent et nous achetons mais parfois ils n’amènent pas. »
Il est vrai que la technologie de Kami n’est pas si moderne que ça, mais tant qu’elle arrive à couvrir les besoins de la population pauvre, elle vaut quelque chose et mérite des encouragements. « Dans cet atelier, on peut se procurer une bonne casserole à seulement 2000 francs congolais alors qu’au marché il faut dépenser 6000 ou 7000 FC », témoigne une femme.
Belle initiative; la jeunesse congolaise a beaucoup à offrir; force à vous !